Franck
RIBOUD, qui a décidé de céder sa place de PDG de Danone à l’âge de 58 ans,
déclarait, entre autres choses, dans une interview publiée dans Le Point du 9
juillet dernier :
« Nous vivons dans un monde de plus en
plus financiarisé. Les résultats financiers doivent-ils être les seuls à dicter
le comportement des entreprises ? Il faut gérer des équilibres entre les
salariés, les élus, l’innovation… Nous ne travaillons pas que pour nos actionnaires.
On ne m’a pas appris à fonctionner ainsi. »
« A chaque nouveau membre de notre
comex, je donne une copie d’une partie (d’une lettre que m’avait remise mon
père, Antoine RIBOUD) qui dit grosso modo : « Dans ta vie, tu
rencontreras des gens très bien et des gens pas bien. Les gens bien, ça va, les
gens pas bien tu identifies leurs défauts et tu les entoures pour exploiter
leurs qualité, et les très mauvais tu t’en sépares tout de suite. » »
« 98 % du capital de Danone est
flottant. On doit faire avec. Les consolidations actuelles dans notre industrie
ne me plaisent pas. On voit arriver des investisseurs qui veulent des retours
sur capitaux sous deux ans ou moins. Nous sommes plus long-termistes. »
A propos des
jeunes Français qui vont travailler à l’étranger :
« Mais laissons les grandir ! A mon
époque, c’était une épopée de partir de Lyon à Paris. Aujourd’hui, le terrain
de jeu, c’est la planète. La richesse, c’est de se frotter à ce qui se fait
ailleurs dans le monde. »
Enfin, sur
le climat actuel en France :
« On oublie trop souvent qu’il y a de
l’intelligence en France, des idées, des infrastructures… Les hommes politiques
doivent réformer, les entrepreneurs gérer au mieux leur société. A chacun son
métier. Que chacun pense à bien faire le sien »
Dommage
qu’il ne soit pas plus écouté, notamment par les patrons et les politiques.
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