Le Président
François HOLLANDE, conscient comme tout un chacun que le millefeuille des
collectivités territoriales françaises était totalement indigeste, inadapté aux
contingences de l’époque actuelle, aux multiples défis économiques et
politiques et, de plus, générateurs de coûts redondants, a décidé il y a
quelque temps de lancer le chantier de la réforme territoriale.
Enfin, un
homme politique prenait son courage à deux mains et allait faire ce que
d’autres, avant lui, auraient dû faire depuis longtemps déjà.
Cette
réforme ambitieuse, moderne, simplificatrice, devait redonner vigueur et
compétitivité à nos régions et à notre pays. Elle aurait sans conteste été l’un
des acquis majeurs du quinquennat de François HOLLANDE.
Mais les
barons locaux se sont mis à pleurer, à gémir, ont menacé de quitter la majorité
présidentielle. Qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, qu’ils aient
réclamé depuis des lustres ces changements ou qu’ils y aient toujours été
opposés, ils ont émis d’autant plus de plaintes et de critiques que leur
baronnie était touchée par cette réforme.
Et le
Président et son gouvernement ont été sensibles à ces larmes. Ils ont cédé
devant l’un et l’autre, ont accordé des dérogations, coupé, recoupé, recollé,
empilé…..
A l’heure
actuelle, le projet de réforme territoriale diminue certes le nombre de
régions, mais pas de la façon la plus intelligente. Des départements sont
supprimés, d’autres maintenus, éventuellement sous un autre nom. Des métropoles
font leur apparition. La complication sourd de chaque coin du territoire. Plus
rien ne sera comparable, on ne saura plus où on en est.
Monsieur
Hollande, pourquoi n’avez-vous pas décidé qu’il y aurait tant de régions, et
que, à l’échelon en dessous, il y aurait des métropoles et des communautés de
communes, qui chapeauteraient les communes. Un point c’est tout. Nous aurions
donc eu quatre niveaux, ce qui est bien suffisant : l’Etat, la région, le
regroupement de communes, la commune.
Vous avez
préféré céder à des élus cumulards et jaloux de leur prérogatives ; ils ne
vous en seront malheureusement reconnaissants que pendant quelques jours (et
encore !), et vous avez perdu une occasion de réaliser une grande et belle
réforme.
Ecomouv’,
Monsieur le Président, est également un dossier symptomatique, où vous-même et
vos gouvernements avez par manque de courage cédé aux pleurs, parfois violents
je vous l’accorde, des Bretons et autres camionneurs.
Mais
l’écotaxe était une bonne idée. Elle avait été adoptée à la quasi unanimité des
parlementaires, de la représentation nationale. Elle devait procurer des fonds
pour réaliser des investissements d’envergure.
Vous n’avez
pas eu, ni vos gouvernements, le courage de dire « stop ! » aux
manifestants. Vous avez préféré céder, abandonner ces recettes qui vont rendre
impossibles des travaux qu’elles auraient dû financer et qu’on va vous réclamer
bientôt. Vous allez gâcher des millions d’€uros à démonter ce que les manifestants
n’ont pas cassé, à indemniser la société Ecomouv’ car, malgré que vous tentiez
de faire croire que le contrat de partenariat public/privé signé à l’époque
puisse être entaché de quelques vices, le juge confirmera sa validité et il
faudra que nous, contribuables, réparions ce préjudice.
Là encore,
monsieur Hollande, vous avez fait preuve d’une faiblesse coupable.
On peut vous
exonérer de la hausse du chômage et de la faiblesse de l’économie, car vous
n’êtes pas, en ces domaines, le décideur principal ; on peut vous savoir
gré d’avoir institué le mariage pour tous, d’agir pour les libertés et pour la
paix dans le monde, davantage ou mieux que votre prédécesseur. Pour autant, on
est en droit de trouver en vous un manque de clarté, de fermeté, d’autorité
pour ce qui est des deux dossiers précités, et de vous en tenir rigueur.
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