ANNONCE

mercredi 30 mars 2011

Les apprentis-sorciers nous menacent-ils ?

Tepco et BP, même combat ? Raisonnablement, on relève bon nombre d’analogies entre ces deux sociétés. Tout d’abord, elles ont été au centre d’une énorme et incroyable catastrophe écologique : le désastre nucléaire au Japon pour la première, la gigantesque marée dans le golfe du Mexique au printemps dernier pour la seconde. De plus, l’élément déclencheur ou aggravant est a priori dû à un manque de précaution, de sécurité ou, à tout le moins, à une minimisation exagérée des risques encourus. Par ailleurs, ces deux sociétés sont des sociétés de premier ordre dans leurs pays respectifs. Et, comme on a longtemps attendu toutes les vérités sur la marée noire, sur la sécurité chez BP, on est persuadé que Tepco nous cache des choses. C’est pour cette raison que les demandes d’aide internationale ont été si longues à venir. Et pourtant, par le passé, cette société a souvent péché par manque d’information, voire par tricherie en cachant des informations qui auraient pu lui être préjudiciables. D’autant plus que le nucléaire, énergie moderne, reste encore largement méconnue. Les normes de sécurité sont établies en référence à des situations passées et en faisant des projections sur l’avenir, mais avec des suppositions. Trop souvent, on n’imagine pas que la nature peut encore nous surprendre, non seulement en nous dévoilant des merveilles, mais aussi en se déchaînant et en causant des catastrophes ravageuses. Pour avoir trop souvent dit : « On a pris en compte tous les paramètres, on étudié tout ce qui s’est déjà passé dans des situations analogues, on a relevé les normes de sécurité de x %, etc….. », on a connu la tempête Xynthia, on a vécu des ruptures de digues et de barrages, on a subi des tornades, des avalanches, des naufrages, des éboulements, et d’autres calamités. La nature est sans limite et nous réserve d’agréables surprises, mais elle est capable aussi de causer d’énormes dégâts. Il ne faut jamais l’oublier. Et, quand une catastrophe se produit, il faut reconnaître que l’on a été pris en défaut, et non cacher des éléments ou des faits.

lundi 21 mars 2011

Le casse-tête de l’UMP, et le danger pour la gauche.

Les résultats du premier tour des élections cantonales sont désastreuses pour l’UMP, comme c’était d’ailleurs largement prévisible. La partie droitière des électeurs du parti présidentiel a préféré voter pour le FN, en faisant davantage confiance à Marine LE PEN qu’à Nicolas SARKOZY ; la partie libérale de ses électeurs, quant à elle, s’est abstenue.
Il est de plus en plus aisé de constater que les promesses de 2007 n’ont pas été tenues. De plus, alors que la situation est déjà difficile en France, Nicolas SARKOZY lance le pays dans une aventure libyenne dont on ne sait comment elle s’achèvera. Ni quand. Encore moins à quel prix, tant humain que financier. Jour après jour se profile de façon plus précise l’échec de Nicolas SARKOZY en 2012.

D’où le casse-tête pour l’UMP : comment faire comprendre au Président qu’il court à l’échec, et qu’il est quasi-impossible de renverser la vapeur ? Comment lui faire accepter de renoncer à se représenter aux présidentielles ? Et qui mettre en lice pour ce scrutin ?
La position ce lundi de l’UMP et de son président Jean François COPE de ne pas appeler à voter contre le candidat FN au second tour des cantonales est elle aussi suicidaire.
L’essor du Front national, largement dû aux positions du Président SARKOZY et de sa majorité UMP est tel qu’il peut maintenant se passer de tout coup de pouce de l’UMP, d’autant que sa présidente n’a pas le caractère d’épouvantail ou de repoussoir que pouvait avoir son père. De ce fait, toute position de Nicolas SARKOZY, de ses ministres, de son parti, qui ne soit pas anti-FN, va apparaître aux yeux du public comme une tentative de récupération des voix du Front national et va se retourner contre eux.

Si la droite veut encore remporter l’élection présidentielle, Jean Louis BORLOO peut en être l’instigateur. Si elle est prête à la perdre, Nicolas SARKOZY est son meilleur candidat.

Cette situation présente aussi un danger pour le Parti socialiste. En effet, au vu de la déconfiture de l’UMP, et doutant que le Front national puisse aller jusqu’à une victoire au second tour de 2012, nombre de membres du PS peuvent être tentés par une candidature. Qu’ils ne se méprennent pas !
Ce n’est pas parce que l’UMP apparaît comme aisément « battable » que la victoire sera aisée et il est dangereux de la croire déjà acquise. Elle est certes à portée de la main, mais seulement si tout est fait pour y arriver. Des divisions, des tergiversations, un programme flou et des dissensions qui pourraient à gauche seraient à même d’obérer les chances de victoire. Et un candidat crédible du centre pourrait récupérer des voix socialistes au premier tour.

S’il semble acquis aujourd’hui que Nicolas SARKOZY ne sera pas présent au second tour, s’il est probable au contraire que Marine LE PEN y soit, le champ des possibles reste ouvert pour son adversaire : sera-ce le candidat de gauche, sera-ce le candidat du centre ?

samedi 19 mars 2011

Les questions de l’intervention en Libye.


Il faut soutenir le désir des Libyens de reconquérir leur liberté, leur dignité, leur volonté de démocratie et de justice.
Fallait-il pour autant que la France et quelques pays amis interviennent militairement ?

La France s’était illustrée par son immobilisme, voire son manque d’audace et de discernement lors des révolutions tunisienne et égyptienne.
Le guide libyen n’est estimé de personne, ou peut s’en faut, dans le monde entier, et demander son départ est donc bien vu. De plus, le Président SARKOZY, dépassé par les événements de Tunis et du Caire, un peu honteux de la tribune indécente qu’il avait accordée au leader libyen lors de son séjour en France en décembre 2007 a joué son va-tout en adoptant une position très offensive. En période de mauvaise posture dans les sondages, une action éclatante sur le plan international ne peut que faire du bien.

Mais de multiples questions restent sans réponses.

• Jusqu’où veut-on aller, et quels risques est-on prêt à prendre, tant pour les Libyens que pour nos troupes sur le terrain, mais aussi en France où des actes terroristes de représailles pourraient être commandités par Kadhafi ?

• Le leader libyen parti, quel sera l’avenir d’un pays composé de multiples tribus dont le ciment n’est jusqu’à ce jour que l’autoritarisme dictatorial de son leader ? N’aurait-il pas mieux valu aider la résistance en lui laissant le temps de se constituer des organes qui auraient pu ensuite se transformer en instances dirigeantes ?

• Quid de la non-ingérence dans les affaires d’un autre pays ? Si on décide maintenant de renoncer à cette non-ingérence, sur la base de quels critères le fait-on, et, surtout, de quel droit ? Et pourquoi s’ingérer dans les affaires libyennes et laisser les dirigeants du Yemen, de Bahrein, d’Arabie Saoudite réprimer, emprisonner, assassiner leurs populations ? Et si demain la situation s’aggrave en Algérie, pratiquera-t-on la non-ingérence à la tunisienne ou à l’égyptienne, ou engagera-t-on des troupes contre le régime de Bouteflika comme contre celui de Kadhafi ?

La France de Nicolas SARKOZY, qui a perdu une grande partie de sa crédibilité internationale veut, par cette action d’éclat, se refaire une place sur le podium des grandes nations. Personne, pas même les Etats-Unis, ne veulent lui prendre sa place de héraut contre la Libye, car ils se sont posés ces questions, ne sont pas trop surs des réponses à y apporter et se contentent de ce fait d’apporter un soutien à l’action française en lui laissant le leadership en l’affaire. Si dans quelques semaines la Libye est débarrassée de son dictateur mais vit dans le chaos de la division et des luttes intestines, qui en portera la responsabilité ?

Photo :www.nouvelobs.com

samedi 12 mars 2011

Il faut tirer les leçons du séisme au Japon.














Le terrible séisme qui a secoué le Japon, et dont toutes les conséquences ne sont pas encore connues, doit nous interroger sur les possibles conséquences d’un tel événement sur les installations nucléaires.

En France, la centrale nucléaire de FESSENHEIM, dans le Bas Rhin, est a priori la plus exposée du point de vue sismique. De plus, ses réacteurs sont entrés en service en 1977, ce qui en fait les plus anciens de France.
Le principe de précaution, souvent largement invoqué et appliqué par ailleurs devrait, en l’espèce, pousser nos dirigeants à arrêter immédiatement cette centrale nucléaire, et à la démanteler au plus vite.
En effet, les incidents sont fréquents, depuis quelques mois, et la densité humaine, mais aussi économique dans la région est élevée.

Ne pourrait-on, pour une fois, privilégier la santé, le bien-être, l’humain, tout simplement, plutôt que le tout économique, le tout progrès, la fuite en avant ?

Au-delà des morts qui pourraient être causées par une catastrophe majeure que personne ne souhaite, on ne peut s’empêcher de penser aux dégâts qui seraient occasionnés par une fuite importante. Les radiations de la catastrophe de Tchernobyl, il y a 25 ans, ne s’étaient arrêtées à la frontière que pour les officiels. Ceux-ci, aujourd’hui, nous disent, envers et contre tout, que le sol sous Fessenheim ne tremblera jamais, ou pas suffisamment pour ébranler la centrale qui, par ailleurs ne connait pas plus d’incidents que prévu. Nous n’en croyons rien.

Par contre, nous voulons pouvoir, toujours, arpenter les sentiers de la Plaine d’Alsace, aller y goûter la choucroute et le pinot gris, le munster et le muscat, sans oublier l’excellent foie gras local accompagné d’un Gewurztraminer vendanges tardives, bien plus agréables que les larmes amères qui accompagneraient nos remords de n’avoir rien fait.





Illustration: Thierry GACHON

jeudi 10 mars 2011

Marine fait de la peine…et cause bien du souci autour d’elle !

Marine LE PEN pourrait être présente au second tour de la Présidentielle. Il a suffi que deux sondages consécutifs, réalisés par le même organisme, l’annoncent clairement pour déclencher la panique dans les Landerneau politiques.

Premières et immédiates réactions : critiquer les méthodes du sondage.
Puis relativiser les sondages
. Il est bizarre d’ailleurs comme les politiques changent d’avis quant aux sondages, non en fonction de la façon dont ils sont réalisés, mais par rapport aux enseignements ou résultats qu’ils présentent (selon qu’ils sont agréables ou favorables ou non).
Ensuite, concernant le Front National, il est de bon ton d’accuser le camp opposé d’avoir favorisé son émergence, certains, plutôt du centre, attribuant cette paternité aussi bien à la gauche qu’à la droite.

Puis on part sur le terrain plus politique.
Non pas pour faire des propositions, mais pour dénoncer l’absence de projets et la vacuité des idées, soit du Front, soit de l’autre bord. C’est évidemment bien plus simple.

Et après, enfin, on réfléchit.
On accepte enfin l’idée que peut-être Marine LE PEN pourrait être au second tour. Mais face à qui ? Et comment faire pour être au pire deuxième du premier tour et défier Marine au second ?

On se plaît à dire que le 1er tour de l’élection présidentielle est fait justement pour que puissent s’exprimer toutes les sensibilités. C’est vrai, et fort souhaitable.
Pratiquement, cela ne posait aucun problème lorsque les deux camps majoritaires l’étaient vraiment et largement, car ils ne risquaient pas grand-chose. Il suffisait de ménager les autres pour espérer un ralliement au second tour.

En 2002, le parti socialiste avait été si mauvais qu’il s’était effacé et que Jean Marie LE PEN, malgré le fait qu’il y ait eu la candidature dissidente de Bruno MEGRET, a pu ravir la place de second qu’occupait traditionnellement la gauche non communiste.

Aujourd’hui, il semble bien que les camps majoritaires ne soient plus deux, mais trois : celui dit du Président de la République, celui de l’opposition de gauche sensiblement socialiste, et celui qui rassemble sous la houlette de Marine LE PEN les fidèles du Front national mais aussi tous ceux qui, n’ayant pas de convictions fortes et un attachement à un autre mouvement, sont écoeurés du comportement de nos politiques.
Et si le camp sarkozyste continue de s’effriter comme il le fait depuis un moment, et que, à gauche, le candidat retenu ne réussit pas à empêcher des candidatures multiples captant des voix, alors, oui, Marine LE PEN sera au second tour.

D’où l’équation que doivent résoudre les candidats à la prochaine présidentielle :
• Il faut ratisser large au 1er tour, éventuellement via plusieurs candidatures qui pourraient se rallier au second tour,
• Mais il faut rester largement en tête dans son propre camp pour être qualifié pour le second tour
.

Il y a une astuce pour réussir ce pari : faire un tour préliminaire !

Elargir les primaires prévues au PS à une fraction plus large de l’opinion, dépassant le cadre du seul parti socialiste, et/ou travailler au corps les états-majors des autres partis pour que leur candidat, quelques semaines avant le premier tour, se retire de la compétition et se désiste en faveur du candidat présenté. Certaines voix, parmi les écologistes, ont déjà évoqué ce scénario.

Il reste quatorze mois pour convaincre !

mardi 8 mars 2011

N’est pas boat-people qui veut….

La députée UMP de Seine et Marne Chantal BRUNEL, effarée par la percée de Marine LE PEN dans les sondages, propose de « remettre dans les bateaux » les immigrés venant de la Méditerranée.
Pour une Présidente du Groupe d’Amitié France-Cambodge, tous les réfugiés sur des bateaux ne sont pas forcément des boat-people méritant secours et assistance !

En cette journée de la femme, il est désolant qu’une femme, membre de la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et rapporteur de l’Observatoire de la parité ne prenne pas la défense des femmes.

Elle serait bien plus inspirée de se faire remarquer en appelant à signer l’appel des musulmans citoyens pour les droits des femmes (voir www.respectmag.com), car ce n’est pas en embrayant sur les propositions de Marine LE PEN qu’on arrivera à juguler son influence, mais bien en trouvant de réelles solutions aux vrais problèmes qui se posent à nous.

Les événements qui se passent actuellement dans les pays arabes sont autant de réveils de populations brimées. Que ces violences occasionnent des exodes et des vagues d’immigration est tout-à-fait logique et normal, et ce n’est pas en rejetant ces désespérés à la mer qu’on endiguera ce flux.

Il faut que notre pays, et l’Europe en général s’impliquent plus qu’ils ne le font au côté des peuples qui luttent pour leur liberté et leur dignité. Plus vite ces pays auront retrouvé des dirigeants fiables, une paix sociale, un espoir dans l’avenir, plus vite leurs habitants trouveront suffisamment de raisons de faire leur vie dans leur pays, pour leur pays et leurs enfants.

Madame BRUNEL, les Tunisiens, les Egyptiens, le Libyens, demain peut-être les Algériens ou d’autres ne cherchent pas à nous envahir, quoi que puissent en dire certaines personnes désireuses de semer le trouble, ils ne cherchent que la paix et la sécurité, et un peu d’aide et de compassion.

lundi 7 mars 2011

L’épouvantail Marine.

Le microcosme politique, ce week-end, était tout occupé à critiquer le sondage Harris Interactive qui donnait Marine LE PEN en tête des intentions de vote du premier tour de la prochaine présidentielle, face à Martine AUBRY.
Certains ont critiqué la méthode, trop basée sur internet, d’autre le choix des questions, notamment le fait que ne soit opposée à Marine LE PEN que la première secrétaire du PS et non son prédécesseur François HOLLANDE ou le présumé candidat DSK. Aux dernières nouvelles, même contre eux elle serait en tête !

Une fois de plus, l’aveuglement des politiques a fait son œuvre !

En effet, qu’il soit de droite ou de gauche, il faut qu’enfin notre personnel politique se rende compte que les voix des électeurs ne lui sont pas acquises automatiquement et indéfiniment!

Quel est l’état des lieux aujourd’hui ?

La droite a déjà le désavantage d’être au pouvoir en des temps plutôt difficiles.
Ensuite, elle ne fait rien pour redorer son blason, entre les vacances de certains ministres, les affaires de financement occulte, les affaires Clearstream, Karachi, le procès Chirac qui certainement n’aura pas lieu, tout ceci augmente la défiance de nos concitoyens.
La méthode de gouvernement du Président de la République tue le restant de confiance : il annonce un remaniement d’importance plusieurs mois à l’avance et, finalement, reprend surtout les mêmes qu’avant, et qui, plus est, s’empêtrent dans des affaires du même style que celles qui avaient cours auparavant.
Où est le changement qu’on nous a promis ?
Et à quoi riment ces rendez-vous Sarkozy – De Villepin (2 en moins de 15 jours) alors que par ailleurs ils se détestent et s’assassinent par médias et conseillers interposés ?

Le centre est multiforme, du centre gauche au centre droit en passant par le centre du centre. Autant d’organismes ou d’officines, chacun avec un mentor qui se croit le seul capable de représenter le centre à la prochaine présidentielle, mais où les idées sont plus proches que les dirigeants. La fraction centriste des électeurs du centre est trop faible pour faire gagner le centre. Car si son candidat est trop à droite, les électeurs du centre gauche se replieront sur le candidat socialiste, surtout si c’est DSK ; si son candidat est trop réformateur, les électeurs du centre droit ne voteront pas pour lui.

La gauche quant à elle est toujours en proie à ses démons. Trop de candidats potentiels, trop de rivalités internes, trop de susceptibilités. Contrairement à la dernière élection présidentielle, il faudra que le PS désigne le candidat le meilleur pour le pays, pour qu’il ait des chances d’être élu. Et que ce candidat soit élu, sinon il reprendra un bail pour rester dans l’opposition plus longtemps que le temps d’un quinquennat. Car en effet lequel de ses membres acceptera, en 2017, de se soumettre à un mode de désignation qui aura mené, à deux reprises, à l’échec ?

Les candidats plus à gauche, Jean Luc MELENCHON, Olivier BESANCENOT, voire même écologistes, ne feront que de la figuration.

Et Marine LE PEN ?
Elle cumule à l’heure actuelle tous les avantages.
En premier lieu elle dépoussière et dédiabolise son parti.
Elle se saisit intelligemment de tous les bâtons que lui tendent les dirigeants actuels pour se faire battre.
Il est facile de critiquer quand on est dans l’opposition, et elle le fait sur tous les sujets qui fâchent, collant à l’actualité.

Voilà pourquoi tant d’électeurs se disent qu’elle ne ferait peut-être pas mieux que la droite ou la gauche mais qu’elle pourrait faire aussi bien, et en tous cas pas moins bien ! Et çà, quand nos femmes et hommes politiques l’auront compris, ils privilégieront peut-être enfin l’intérêt du pays plutôt que le leur propre.