Ma
belle-mère, octogénaire, fait le tri dans les affaires de sa mère, décédée
depuis quelques années, et s’apprête à jeter des livres qui ne l’intéressent a
priori pas. Je me précipite pour éviter ce sacrilège, car mes yeux seul un livre complètement désossé
auquel il manque des pages peut être jeté.
Dans le lot
un ouvrage de Roger PEYREFITTE, que je n’ai jamais lu : « Jeunes
proies », publié en 1956.
Je le sauve
et le lis.
Je suis
charmé par la langue, surpris par l’inaction, et me dis que ce fut audacieux, à
cette époque, d’écrire un livre abordant des sujets tels que l’homosexualité,
la pédérastie, les amours illégitimes. Je me demande d’ailleurs ce qu’en a
compris la grand-mère de mon épouse, née au début du siècle dernier, si tant
est qu’elle a lu ce livre, qui faisait partie de sa bibliothèque.
En même temps
je me dis qu’un tel ouvrage, aujourd’hui, aurait peut-être du mal à trouver son
éditeur, mais peut-être aussi qu’à l’époque, si l’auteur n’en avait été Roger
PEYREFITTE, ce livre ne serait point paru.
Aujourd’hui,
les livres parlent certes de sexualité ou d’homosexualité, mais pas en ces
termes, et j’avoue avoir eu grand plaisir à lire cet ouvrage.
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