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jeudi 17 novembre 2016

Le cas Titouan : progrès ou ravages de la médecine ?

18 septembre 2014



Selon les informations parues dans la presse, Titouan est né le 31 août dernier, quatre mois avant la date prévue, et il ne pesait que 900 grammes. Il fait donc partie des « grands prématurés », qu’on peut maintenant maintenir en vie et qui, avec le temps, se développent à peu près normalement. Mais les premiers mois sont délicats, incertains, difficiles.
Titouan, de plus, a été victime d’une hémorragie cérébrale dont il gardera des séquelles. Il sera donc handicapé, mais les médecins ne peuvent, à ce jour, dire s’il sera légèrement ou très lourdement handicapé.
S’il survit.

Ses parents,  face à la souffrance de leur bébé, et en imaginant sa vie future, ont demandé l’arrêt des soins
Les médecins du CHU de Poitiers, rejoints par ceux de l’hôpital Antoine Beclère de Clamart, réclament encore du temps, afin de voir comment évolue la situation, et quelle sera l’importance du handicap. Ce faisant, ils prolongent le calvaire de ces pauvres parents qui, en l’espace de quelques semaines, sont passés du stade de futurs parents pleins de joie et d’espoir à celui de parents anxieux de voir naître leur bébé si prématurément avec un pronostic vital très réservé, puis à celui de parents d’un enfant qui ne sera jamais comme les autres, qui ne pourra peut-être jamais se débrouiller tout seul, qui n’aura peut-être même pas conscience de sa vie.
Ils se sont résolus à perdre cet enfant pour lequel ils ne voulaient pas d’une vie de souffrance, ils ont demandé à ce qu’on ne s’acharne pas sur ce petit être pour le maintenir en vie coûte que coûte. Ils méritent toute notre sollicitude.

Combien de temps les médecins vont-ils encore vouloir attendre ?
Et s’il s’avère, dans quelques semaines, que le handicap sera très lourd, que vont-ils dire ? Que vont-ils faire ?
Faut-il que les parents aient encore le temps de s’attacher à cet enfant pour le leur enlever ensuite ?
Ont-ils pensé à la souffrance de ces parents ? Ont-ils imaginé la vie de cette famille qui serait totalement bouleversée par la venue d’un enfant lourdement handicapé ?

Que l’on essaie de permettre de vivre une vie normale à un grand prématuré est un progrès de la médecine.
Que l’on ne laisse pas, au moyen d’un acharnement thérapeutique, mourir tranquillement un bébé qui sera handicapé s’il survit, c’est briser la vie à venir de cet enfant, mais également, peut-être, celle de ses parents.

Dernière minute :l’équipe du CHU de Poitiers opte pour l’accompagnement de fin de vie. Sage décision.

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