Selon les
informations parues dans la presse, Titouan est né le 31 août dernier, quatre
mois avant la date prévue, et il ne pesait que 900 grammes. Il fait donc partie
des « grands prématurés », qu’on peut maintenant maintenir en vie et
qui, avec le temps, se développent à peu près normalement. Mais les premiers
mois sont délicats, incertains, difficiles.
Titouan, de
plus, a été victime d’une hémorragie cérébrale dont il gardera des séquelles.
Il sera donc handicapé, mais les médecins ne peuvent, à ce jour, dire s’il sera
légèrement ou très lourdement handicapé.
S’il survit.
Ses
parents, face à la souffrance de leur
bébé, et en imaginant sa vie future, ont demandé l’arrêt des soins
Les médecins
du CHU de Poitiers, rejoints par ceux de l’hôpital Antoine Beclère de Clamart,
réclament encore du temps, afin de voir comment évolue la situation, et quelle
sera l’importance du handicap. Ce faisant, ils prolongent le calvaire de ces
pauvres parents qui, en l’espace de quelques semaines, sont passés du stade de
futurs parents pleins de joie et d’espoir à celui de parents anxieux de voir
naître leur bébé si prématurément avec un pronostic vital très réservé, puis à
celui de parents d’un enfant qui ne sera jamais comme les autres, qui ne pourra
peut-être jamais se débrouiller tout seul, qui n’aura peut-être même pas
conscience de sa vie.
Ils se sont
résolus à perdre cet enfant pour lequel ils ne voulaient pas d’une vie de
souffrance, ils ont demandé à ce qu’on ne s’acharne pas sur ce petit être pour
le maintenir en vie coûte que coûte. Ils méritent toute notre sollicitude.
Combien de
temps les médecins vont-ils encore vouloir attendre ?
Et s’il
s’avère, dans quelques semaines, que le handicap sera très lourd, que vont-ils
dire ? Que vont-ils faire ?
Faut-il que
les parents aient encore le temps de s’attacher à cet enfant pour le leur
enlever ensuite ?
Ont-ils
pensé à la souffrance de ces parents ? Ont-ils imaginé la vie de cette
famille qui serait totalement bouleversée par la venue d’un enfant lourdement
handicapé ?
Que l’on
essaie de permettre de vivre une vie normale à un grand prématuré est un
progrès de la médecine.
Que l’on ne
laisse pas, au moyen d’un acharnement thérapeutique, mourir tranquillement un
bébé qui sera handicapé s’il survit, c’est briser la vie à venir de cet enfant,
mais également, peut-être, celle de ses parents.
Dernière
minute :l’équipe du CHU de Poitiers opte pour l’accompagnement de fin de
vie. Sage décision.
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