ANNONCE

lundi 30 novembre 2009

Vivre et laisser mourir.

Après les cas dramatiques de Vincent HUMBERT et Chantal SEBIRE, la mission de fin de vie a proposé quelques avancées par rapport à la loi actuelle, mais qui, d’une part sont insuffisantes, d’autre part ne mettent pas fin à l’hypocrisie régnante et laissent les personnels soignants seuls face à eux-mêmes et au malade.

La commission propose notamment « un meilleur recours à la sédation terminale », qui consiste à administrer au malade des sédatifs pour l’endormir, éventuellement avec « pour effet secondaire d’abréger la vie ».
Parallèlement, elle recommande une meilleure compréhension de la loi par les juges « afin que des poursuites ne soient pas inutilement engagées et que des circonstances exceptionnelles permettent de classer sans suite une affaire ou de rendre un non-lieu ».
Pourquoi ne pas reconnaître franchement le droit à l’euthanasie, que de la tolérer sans l’appeler par son nom en demandant aux juges de fermer un œil ?

La commission préconise un plus large recours aux soins palliatifs, mais ses membres savent-ils que dans ces services les places sont souvent limitées, et que l’évolution actuelle du nombre de postes de personnels soignants, notamment d’infirmiers et d’aides-soignants n’est pas en rapport avec leur souhait ?

Quant au congé d’accompagnement qu’elle propose (à domicile, d’une durée de 15 jours, payé par l’employeur)…… Qu’en est-il quand le malade n’est pas à domicile, qu’il est encore en vie au bout des quinze jours, mais dans un état toujours plus difficile ?
A-t-on des éléments sur le congé d’accompagnement institué par la loi du 9 juin 1999 sur les soins palliatifs, qui pouvait aller jusqu’à 3 mois, mais sans rémunération ?
Il est facile toujours de préconiser de tels congés, très pratiques sur le papier du Journal Officiel, mais très difficiles à mettre en œuvre en fonction de la situation professionnelle de tout un chacun, sachant que leur vie est déjà pleinement bouleversée par la maladie du parent, et que, justement, la vie professionnelle peut permettre de quitter un peu ce contexte.

Il est plus sain de laisser des professionnels prendre en charge ces malades en stade terminal et les accompagner à plein temps, avec à leur côté, s’ils le peuvent, leurs plus proches parents. Une pleine collaboration doit exister entre la famille et le corps médical qui doit éclairer les parents pour qu’ensemble ils puissent accompagner le malade et prendre les décisions les plus justes.

mardi 24 novembre 2009

Trop de « jamais ».

Après l’activisme dont il a fait preuve pendant la première partie de son septennat, le Président SARKOZY semble entre dans une partie de refus de faire ou défaire.
Ainsi, il a déclaré ce matin : « tant que je serai Président de la République, je n’accepterai pas une régularisation globale de ceux qui n’ont pas de papiers parce que c’est contraire aux idées que je me fais des valeurs de la République ». Jamais, donc, il ne permettra une régularisation globale, mais alors, qu’il mette en place une régularisation partielle :
Ø De ceux qui ont des enfants scolarisés en France,
Ø De ceux qui travaillent, qu’ils soient employés par un artisan, une entreprise ou une collectivité, voire même des services de l’Etat,
Ø De ceux qui ont dû venir en France pour fuir un danger dans leur pays d’origine, et qui souhaitent rester chez nous.

Refus de défaire ce qu’il a fait même si, les choses étant ce qu’elles sont, il s’avère que des erreurs ont été commises. En diverses occasions, il a déclaré que jamais il ne reverrait sur le bouclier fiscal, que jamais il ne reviendrait en arrière quant à la baisse de la TVA dans la restauration, même si dans ce cas précis il a été berné par la majorité des membres de cette corporation. Il recherche alors des alibis, qui frisent la mauvaise foi :
« Les buralistes, les restaurateurs sont des gens qui travaillent extrêmement dur, qui ne demandent rien, qui font du lien social dans nos campagnes » .
C’est vrai, mais sont-ils plus méritants que le petit quincaillier, confronté par ailleurs à la concurrence de la grande surface voisine, que le boucher ou le poissonnier qui travaillent dur aussi, que le cordonnier, que tous ces petits commerçants qui se battent pour garder une clientèle que leur jalousent des chaînes qui veulent, de plus, ouvrir le dimanche ?

« Jamais, Monsieur le Président, nous ne revoterons pour vous », devient de plus en plus l’antienne des agriculteurs, des artisans et petits commerçants qui, pourtant, avaient crû en vous.

P.S. Au fait, que veut dire « jamais », dans la bouche d’un politicien ?

jeudi 19 novembre 2009

Accouchement dans la douleur anticipé pour ce soir.

Ils sont 27, et se retrouvent à Bruxelles ce soir, pour la naissance du futur et premier Président de l’Union Européenne. A l’heure actuelle, on ne sait pas si ce sera un garçon ou une fille, ni même comment les parents envisagent son avenir. Il espèrent toutefois qu’il ne sera pas trop indépendant, pas trop envahissant, pas trop autoritaire ni turbulent. Ils souhaitent qu’il les laisse continuer comme avant, ne leur enlève aucune parcelle de leur autorité.
D’ailleurs, ils ne lui ont même pas préparé ni sa chambre, ni ses jouets. Où va-t-il s’installer, quels moyens aura-t-il à sa disposition ?

Plus sérieusement, cette élection, importante a été plus que mal préparée. Et il ne sert à rien de dire, comme le font certains, que « la présidence suédoise n’a pas mesuré la gravité de l’entreprise », car elle n’est pas seule, loin de là , en cause, mais les grands pays, France en tête, se complaisent à dénigrer les présidences des petits pays, ignorant volontairement que la tâche, pour eux, est toujours plus délicate, vue leur importance relative dans le monde, et ce d’autant plus quand il s’agit de membres récents de l’Union Européenne.

Il faudrait donc que le Président du Conseil Européen, qui ne sera pas Président de l’Union Européenne comme on l’entend d’un chef d’Etat, soit une personnalité qui soit en mesure de s’imposer, car d’elle dépendra l’évolution future de ce poste, qui reste à construire, tellement les contours en sont mal définis.

Il est intéressant à ce sujet de faire un parallèle avec l’élection de Simone VEIL à la présidence du parlement Européen, qui a su, à l’époque donner du poids et de l’importance à ce poste. Elle soutient la candidature de l’ancienne présidente lettone Vaira VIKE-FREIBERGA. On peut lui emboîter le pas ; car ce candidat est une candidate, premier atout, qui a de l’expérience, tant personnelle que politique, qui n’est pas le représentant d’un des grands pays de l’UE, qui parle plusieurs langues étrangères, et qui a des idées sur ce poste et n’agit pas dans un but uniquement personnel. Peux-t-on trouver mieux dans l’intérêt de l’Europe ?

Espérons que le dîner de ce soir soit fructueux, que la naissance annoncée se passe bien, que le bébé soit prometteur et plein d’avenir…..

dimanche 15 novembre 2009

Les homosexuels peuvent-il être des parents ?

« Dès qu’il y a un enfant, il faut un papa et une maman » a déclaré Eric RAOULT qui, en ce moment a des idées bien arrêtées sur la parentalité et sa dernière invention, le devoir de réserve des écrivains.
Il a en l’occurrence tout à fait raison, comme il aurait raison s’il disait :
« Il faut du travail pour tout le monde »
« Chaque jeune doit sortir du système scolaire avec un diplôme et un emploi » etc…
On serait en plein accord avec lui s’il déclarait :
« Ce n’est pas bien que des enfants souffrent de situations conflictuelles majeures qui existent dans certaines familles »
« Il est inconcevable que des enfants soient exploités et battus »…..

Monsieur RAOULT, vous avez raison.
Mais la théorie n’est pas la pratique ; la vie ne répond pas toujours à des règles simples et mathématiques.
Un enfant sera certainement plus heureux avec deux papas ou deux mamans qui s’aiment qu’avec un père et une mère qui se déchirent.
Les homosexuels qui vivent en couple et souhaitent adopter ou, plus largement, élever un enfant sont des futurs parents d’aussi bonne qualité que nombre d’hétérosexuels , sous peu qu’il n’empêchent pas leur enfant de fréquenter d’autres personnes qui vivent plus selon les « normes » habituelles.

Reconnaître le droit d’adopter à des homosexuels est aussi mettre fin à l’hypocrisie qui permet aux homosexuels d’adopter à condition que leur situation ne soit pas connue.

samedi 7 novembre 2009

Nicolas rame avec Rama.

Avec Rachida DATI, Rama YADE était l’un des jokers, si ce n’est chouchou de Nicolas SARKOZY à son arrivée à l’Elysée.
Rachida DATI a réussi à liguer trop de monde contre elle, ce qui risquait de rejaillir sur le président qui l’a, ipso facto, désignée candidate éligible aux élections européennes.
Rama est différente, car elle réussit à s’allier tout le monde. Enfin, presque tout le monde, ce qui fait de l’ombre au Président. D’autant qu’elle sait résister à tous les avenirs qu’il lui envisage s’ils ne lui conviennent pas.
Mais comment faire ?
Des voix élyséennes disent qu’elle a une « difficulté à s’insérer dans une équipe, quelle qu’elle soit », pour traduire les divergences qu’elle a eu avec Bernard KOUCHNER lorsqu’elle était Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, et celles qu’elle a maintenant avec la rigoriste Roselyne BACHELOT.
Mais, comme elle est la personnalité politique en activité la plus populaire auprès des Français, on ne peut la débarquer du gouvernement sans dégât. Alors François FILLON, entre autres, dit à son propos « on ne peut être au gouvernement » en étant en opposition avec la ligne générale défendue par la tête de l’Etat, pour faire prendre conscience aux citoyens que Rama YADE s’exclut elle-même du gouvernement et que, lorsqu’elle disparaîtra de la liste des ministres, ce ne sera que l’officialisation d’un état de fait dont elle seule sera responsable.
A l’heure où l’on parle beaucoup du stress au travail, du harcèlement par les chefs, qui va parfois jusqu’à pousser les subordonnés à la démission pour ne pas avoir à les licencier et garder ses mains propres, on a là un bel exemple…..

mercredi 4 novembre 2009

Brice, HALTE AU FEU !!!

Notre ministre de l’Intérieur a déclaré hier :
« Je suis de plus en plus partisan d’une mesure qui aurait le mérite de la simplicité, de la lisibilité et de l’efficacité :qu’un jeune de moins de 13 ans qui aurait déjà commis un acte de délinquance ait une interdiction de sortie nocturne s’il n’est pas accompagné ».
S’il vous plaît, Monsieur le Ministre, arrêtez !
Arrêtez de brocarder sans cesse les mineurs !
Arrêtez de lancer des idées et des projets à tout va, et faites plutôt appliquer les lois déjà existantes !

Cette dernière idée de votre part est totalement inapplicable. Combien de jeunes de moins de 13 ans qui se promènent dehors la nuit ont-ils sur eux des papiers d’identité ?
Là où surviennent le plus souvent des troubles, et où il y a de fortes chances que se trouvent ces jeunes délinquants, combien passe-t-il chaque nuit de patrouilles de police ?
Pourquoi interdire de sortie un jeune délinquant de moins de 13 ans, et pas celui qui a 14 ou 15 ans ?

Ce ne sont pas ces mesures, plus démagogiques et électoralistes que réalistes et justes, qui amélioreront la sécurité dans nos rues. Au contraire, elles ne feront qu’accroître le climat de méfiance qu’on peut ressentir, la nuit tombée, dans certains quartiers, même calmes par ailleurs.

On ne fera de bons adultes, avec nos jeunes, que par une bonne éducation et non par une répression à outrance. Rigueur et justice sont plus bénéfiques que sanction.

Encore faut-il pouvoir être un bon modèle…….

mardi 3 novembre 2009

CV anonyme…il n’est pas interdit d’y croire.

Afin de lutter contre les discriminations à l’embauche, le CV anonyme a été promu en 2006, mais le gouvernement ne s’est pas empressé de faire paraître les décrets d’application. Au nom de la lutte pour l’égalité des chances, ce CV est relancé, et sera testé dans plusieurs départements par une cinquantaine d’entreprises, qui auraient dû être une centaine au départ…..

Rappelons que, contrairement au CV classique, le CV anonyme ne dévoile pas les nom, prénoms, âge, sexe, date & lieu de naissance, nationalité, situation familiale et photographie de l’intéressé.

Il ne faut pas perdre de vue tout de même qu’en général une embauche ne se fait pas sur la seule base du CV et que, lors de l’entretien oral, tout ce qui est tu sur le CV anonyme apparaîtra clairement, et la sélection se fera à ce moment là, et un refus de l’employeur pourra tout à fait reposer sur l’un de ces critères, puisqu’il n’est pas tenu de préciser les causes du rejet de la candidature.

Ce peut tout de même être une chance pour le candidat, car il ne sera pas exclus du premier entretien de sélection du fait de son nom, sa race, son sexe ou son âge. A lui, lors de l’entretien, de se battre pour vendre sa candidature et son professionnalisme.