ANNONCE

mercredi 11 décembre 2013

Allons-nous vers un nouveau partage des richesses ?

Après Renault, PSA et d’autres, le géant européen de l’aéronautique veut opérer une restructuration afin d’anticiper la baisse des commandes de matériels militaires qui ne va pas manquer de se produire dans les prochaines années. Pour ce faire, il veut signer avec les organisations syndicales un « accord de compétitivité » consistant essentiellement à un blocage des salaires et une augmentation du temps de travail. « Ne rien faire serait irresponsable et entraînerait une situation beaucoup plus grave pour nos employés et pour la performance du groupe d'ici deux ans », selon Tom Enders, le président d’EADS. Le but est notamment d’obtenir une rentabilité globale du groupe de 10 % en 2015, et d’augmenter les dividendes versés aux actionnaires. Clairement, donc, on rogne sur les rémunérations des salariés pour verser davantage aux actionnaires ! Et le directeur général de la stratégie et du marketing Marwan LAHOUD de menacer, clairement, que si un accord sur cet accord de compétitivité n’était pas trouvé avec les syndicats, les départs volontaires et réduction de l’intérim et des C.D.D. n’étant pas suffisants, il y aurait des licenciements ! EADS est un grand groupe européen, et nous en sommes tous fiers. Mais ce statut ne lui donne pas le droit de priver de travail et de revenus des centaines de salariés, alors que sa situation n’est nullement dégradée, et dans le but de satisfaire davantage les actionnaires. Ce statut ne doit pas lui faire oublier qu’une grande partie de son chiffre d’affaires vient de l’Etat, donc des contribuables, qui financent par ailleurs de nombreux programmes de recherche dont bénéficie largement le constructeur. Et quelles sont ces façons de menacer les salariés, par le biais des syndicats ? Il est concevable, et même recommandé qu’une entreprise en difficulté s’attaque à ses coûts, et l’on sait que, souvent, la main d’œuvre en est la composante principale, et la première variable d’ajustement. Mais depuis quelques temps, dès qu’une société envisage une baisse d’activité ou de recettes dans les mois, voire les années à venir, elle s’attaque immédiatement à ses salariés, d’abord en rognant des avantages acquis, puis en supprimant des postes, et souvent par le biais d’ « accords » entre direction et syndicats. Et ceci même si la dégradation de la situation a été causée par des erreurs de jugement ou de stratégie imputables à la direction. Les patrons, souvent, pour expliquer la difficulté de leur tâche, pour justifier leur rémunération, mettent en avant la responsabilité qui les écrase, leur abnégation, les soucis de la gestion au quotidien… tout ceci en oubliant totalement que toute entreprise, quelle qu’elle soit, y compris la leur, ne serait rien sans ses salariés et sans ses clients. Alors, tout simplement, que chaque patron permette à ses salariés de produire des biens et services qui plaisent aux clients, et dans des conditions de travail satisfaisantes.

mercredi 4 décembre 2013

Loi sur la prostitution, ou comment se donner bonne conscience.

Pour des raisons de simplification, je ne parlerai que de prostituées au féminin, sachant tout de même qu’environ 15 % des travailleurs du sexe sont des hommes, que leur clientèle soit masculine ou féminine. Les députés ont voté le projet de loi sur la prostitution, dont les trois mesures phares sont d’une part l’amende de 1 500 €uros pour le client (3 750 € en cas de récidive), la suppression du délit de racolage et la création d’aides pour sortir de la prostitution, notamment une autorisation provisoire de séjour de 6 mois pour les prostituées étrangères qui décideraient de sortir de ce milieu. La suppression du délit de racolage est une bonne chose. L’autorisation provisoire de séjour risque d’être détournée par de « fausses » prostituées, des immigrées clandestines pourraient se déclarer prostituées et vouloir s’en sortir, uniquement pour obtenir cette autorisation de séjour. La pénalisation des clients est une mesure inutile et contre productive. En effet, elle ne mettra aucunement fin à la prostitution. Tout au plus aura-t-elle un effet dissuasif sur la prostitution de rue, qui se déplacera sous des portes cochères ou dans des impasses ou terrains vagues, au pire des cas, dans des appartements par le biais d’annonces sur internet via des smartphones ou autres systèmes, dans le meilleur des cas. Malgré ce qui est dit publiquement et par de multiples voix, toutes les prostituées ne sont pas exploitées par des souteneurs ou autres truands, et certaines font ce métier par choix, par libre choix, notamment parce que le revenu peut être conséquent et qu’une certaine liberté existe quant aux horaires, à la charge de travail, etc… Pourquoi nuire au travail de ces personnes ? Et pourquoi néglige-t-on le côté positif de la prostitution, du point de vue du client ? Certains hommes (essentiellement) vivent dans une quasi misère sexuelle, et le recours a une prostituée est leur seul exécutoire. Dans combien de couples où le côté sexuel est sinistré, l’union tient-elle encore parce que l’homme va assouvir ses pulsions avec une prostituée ? Des personnes handicapées, face à la non-reconnaissance des assistants sexuels n’ont que la prostitution pour recours. A-t-on envisagé combien de personnes, privées du recours à la prostitution, risquent d’agresser sexuellement des femmes, des jeunes, des enfants, mues par des pulsions devenues incontrôlables ? C’est vrai, dans la majorité des cas certainement, la prostitution n’est pas choisie. Dans beaucoup de cas aussi, elle est de l’exploitation, voire de l’abattage. La solution aurait été une légalisation de la prostitution, avec un développement d’un arsenal répressif sévère contre les souteneurs et autres trafiquants de femmes ou d’hommes. Au lieu de lutter sérieusement contre ces exploiteurs, on préfère voter une loi (difficilement applicable selon la police), qui va ôter de la vue de nos élus les prostituées du coin de la rue, mais qui ne va résoudre aucun problème.

dimanche 1 décembre 2013

Candidats « éternels » aux élections municipales de 2014.

Les candidats aux prochaines élections municipales sortent peu à peu du bois et force est de constater, dans certains cas, des auto-investitures de dinosaures qui laissent peu d’espoir pour les années à venir. Qui, par exemple, a déclaré récemment : « Tout ne dépend pas de la municipalité mais de l’Etat et de la communauté urbaine où je souhaite ardemment une nouvelle gouvernance. Je veux faire campagne et agir avec une équipe solide, soudée, renouvelée et rajeunie. » C’est le maire sortant de Marseille, Jean Claude GAUDIN qui, à 74 ans, se représente pour un quatrième mandat. Il est vrai qu’il n’a pas fait, au cours des trois premiers, tout ce qu’il aurait pu, tout ce qu’il aurait dû faire pour sa ville et ses habitants. Et combien sont-ils, ces candidats, qui, malgré leur âge avancé, les multiples mandats déjà effectués, continuent de barrer la route à d’autres, plus jeunes ou inexpérimentés, mais qui amèneraient enfin un autre souffle à nombre de communes. Il en va d’ailleurs de même pour d’autres élections. Mais si les alternances politiques au niveau national ont permis un renouvellement à l’Assemblée Nationale et au Sénat, elles sont moins nettes au niveau des communes. Certains de ces candidats qui s’obstinent à se présenter malgré un bilan mitigé, qui refusent l’idée même de désignation du candidat par la voie d’une élection primaire perdront leur siège, non seulement à cause de la forte capacité de nuisance du Front national lors des prochains scrutins, mais aussi parce que les électeurs ne sont pas dupes. Les voix des seuls supporters et soutiens inconditionnels ne seront plus suffisantes, et le candidat du refus, dans nombre de communes, saura ravir le siège de certains maires-ventouses. Une fois le non-cumul des mandats électoraux en vigueur, ne faudra-t-il pas réfléchir à une limitation des mandats en nombre et dans le temps ?