ANNONCE

vendredi 17 avril 2020

Jour 32 d’une autre vie. Covid-19, obstination déraisonnable et directives anticipées.




Depuis les lois du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Léonetti et du 2 février 2016 créant des nouveaux droits en faveur des des malades et des personnes en fin de vie, dite loi Claeys Léonetti, toute personne a le droit de préciser jusqu’à quel point on doit lui appliquer des traitements en cas de maladie grave.
Ces lois visent essentiellement à éviter les souffrances inutiles, d’une part en développant les soins palliatifs, d’autre part en renonçant à l’acharnement thérapeutique ou « obstination déraisonnable ».


Ces notions étant tout de même très largement sujettes à interprétation, comme l’a bien montré la bataille judiciaire autour de la personne de Vincent LAMBERT, et le malade n’étant pas forcément en état de manifester sa réelle volonté sur son lit d’hôpital, il est fortement recommandé de rédiger ses directives anticipées. Celles-ci seront applicables et prises en compte de façon prioritaire en cas de procédure collégiale destinée à prendre une décision quant à un éventuel arrêt des traitements ou à une mise en place d’une sédation profonde pouvant conduire au décès.



La désignation d’une personne de confiance est également très utile, car elle pourra détenir ces directives anticipées ou, si elles n’ont pas été rédigées, faire part des souhaits ou opinions émis par le malade tant qu’il était encore en état de s’exprimer.


Dans cette crise liée au coronavirus, où les personnes âgées sont touchées de façon très importante, le fait qu’il y ait des directives anticipées permet dans certains cas de décharger la conscience du personnel soignant car ces directives peuvent le guider dans l’orientation des soins à apporter au malade.


Par ailleurs, le fait de rédiger ses directives anticipées, d’en parler à son entourage, permet d’aborder le problème de la mort et, ainsi, de la dédramatiser quelque peu, de l’amadouer.
Si cette période pouvait inciter nombre de personnes, âgées ou non, malades ou non, à réfléchir à ce qu’elles voudraient ou non, à s’interroger sur la maladie, la douleur, la souffrance, à se demander jusqu’où elles seraient prêtes à supporter des traitements lourds et invasifs pour continuer à vivre, elle ne serait pas totalement vaine, et ces personnes, comme leur entourage, seraient mieux armés face à la souffrance et à la mort inéluctable.



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