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mardi 12 décembre 2017

Morts sur la route : le remède le plus simple n’est pas forcément le meilleur.



En novembre 2017, 258 personnes sont décédées en France à la suite d’un accident de la circulation. Ce chiffre varie de mois en mois, des facteurs multiples étant en cause, et globalement le nombre de tués sur nos routes est un peu inférieur à 3 500 par an. C’est beaucoup. C’est beaucoup trop.
Périodiquement, de nouvelles mesures sont mises en place pour enrayer ce phénomène mais, depuis plusieurs années, les effets en sont mitigés et souvent peu durables.
La dernière idée en vogue est de réduire la vitesse maximale autorisée sur les routes ne disposant pas d’un terre-plein central ou d’une séparation en la baissant de 90 km/h à 80 km/h.
C’est une solution facile mais inefficace.

On estime que dans environ 26 % des accidents mortels, la vitesse est en cause.
Par ailleurs, environ un millier de personnes perdent la vie en agglomération, où la vitesse est déjà réduite.
Enfin, élément principal à prendre en compte : ceux qui ne respectent pas la limitation actuelle à 90 km/h ne respecteront pas davantage celle à 80 km/h. Il est même certain qu’il y aura davantage de contrevenants.
Si l’objectif était d’encaisser plus d’amendes, la baisse de la vitesse autorisée serait indéniablement une bonne mesure.
Pour ce qui est d’épargner des vies, elle sera totalement contre-productive. Il vaut mieux laisser la vitesse maximale à 90 km/h, en général, et, sur des portions dangereuses, imposer une limitation à 70, voire 60 km/h, car dans ce cas le panneau ferait lever le pied, contrairement à une limitation générale.

Il faudrait savoir combien de personnes décèdent dans des accidents dont la cause principale est la vitesse, lorsqu’elle est comprise entre 80 et 90 km/h pour avoir une idée du nombre de personnes qui pourraient être potentiellement sauvées par cette baisse de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée. Il doit être très faible.
Parallèlement, il conviendrait d’évaluer le coût de cette mesure, car il faudrait changer des milliers de panneaux de signalisation. Et si on utilisait cet argent pour améliorer la sécurité dans des endroits particulièrement accidentogènes,  je pense que le nombre de vies sauvées serait supérieur.

Une sévérité accrue dans ces endroits dangereux, des investissements mieux ciblés au niveau des réfections des infrastructures seraient à coup sûr plus bénéfiques qu’une mesure aussi facile qu’inefficace de baisse de la vitesse autorisée.



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