Autopsie, car le candidat Fillon est mort. Que
révèle cette autopsie ?
Tout d’abord, une nouveauté. On savait de longue
date que le pouvoir pouvait rendre fou. On vient de découvrir que la sensation
du pouvoir, l’idée, voire la certitude qu’on pouvait y arriver, peut entraîner
à commettre des actes insensés.
Mais comment François FILLON en est-il arrivé
là ?
Il faut dire en préambule qu’on ne connait jamais
vraiment totalement les personnes, et il en va ainsi de notre candidat, comme
de tout autre individu.
On le connaissait posé, sérieux, courageux, imprégné
du sens de l’Etat et du service, mais peut-être recèle-t-il d’autres
caractéristiques psychologiques, voire névrotiques, que l’on ignorait.
Il est certain que le quinquennat passé au service
de Nicolas SARKOZY l’a profondément marqué. Pendant ces cinq années qu’il a
entièrement consacrées au service du président d’alors, il a servi loyalement,
encaissant tous les revers, les brimades, les moqueries. C’est alors qu’il
s’est juré de prendre sa revanche, de devenir un jour calife à la place du
calife, mais dans le respect des règles.
C’est ainsi qu’il a décidé de briguer la
magistrature suprême en se présentant à la primaire de la droite et du centre,
malgré la victoire annoncée d’Alain JUPPE.
Et la participation massive à cette élection, ainsi
que sa victoire inattendue à ce scrutin l’ont conforté dans son idée. Il a
gagné la primaire, et il a immédiatement, avec l’aide de tous les sondeurs,
médias, commentateurs politiques, mais aussi des électeurs, transformé cette
victoire en victoire à l’élection présidentielle elle-même. Pour lui et son
équipe, le scrutin d’avril et mai prochains se transformait en une simple
officialisation d’une victoire déjà acquise.
Puis est survenue l’Affaire.
Mais François FILLON n’a pas pris la mesure des
événements.
Il nie toute culpabilité, car il ne reconnait aucune
infraction. La justice en décidera.
Il a, quasiment sous la contrainte, reconnue une
possible erreur, mais n’a pas réalisé la gravité de sa faute morale et
politique.
Il a donc décidé de se maintenir, persuadé que le
corps électoral dans son ensemble imitera le corps électoral de la primaire, et
lui confiera les clés de l’Elysée.
Comme dans la publicité de la compagnie d’assurance
MAAF, où un personnage récurrent martèle : « Je l’aurai un jour, je
l’aurai ! », François FILLON pense la même chose de l’élection
présidentielle.
Malheureusement pour lui et sa famille politique,
son aveuglement, qui tend à friser la déraison, les voue à l’échec.
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