En novembre
2017, 258 personnes sont décédées en France à la suite d’un accident de la
circulation. Ce chiffre varie de mois en mois, des facteurs multiples étant en
cause, et globalement le nombre de tués sur nos routes est un peu inférieur à
3 500 par an. C’est beaucoup. C’est beaucoup trop.
Périodiquement,
de nouvelles mesures sont mises en place pour enrayer ce phénomène mais, depuis
plusieurs années, les effets en sont mitigés et souvent peu durables.
La dernière
idée en vogue est de réduire la vitesse maximale autorisée sur les routes ne
disposant pas d’un terre-plein central ou d’une séparation en la baissant de 90
km/h à 80 km/h.
C’est une
solution facile mais inefficace.
On estime
que dans environ 26 % des accidents mortels, la vitesse est en cause.
Par
ailleurs, environ un millier de personnes perdent la vie en agglomération, où
la vitesse est déjà réduite.
Enfin,
élément principal à prendre en compte : ceux qui ne respectent pas la
limitation actuelle à 90 km/h ne respecteront pas davantage celle à 80 km/h. Il
est même certain qu’il y aura davantage de contrevenants.
Si
l’objectif était d’encaisser plus d’amendes, la baisse de la vitesse autorisée
serait indéniablement une bonne mesure.
Pour ce qui
est d’épargner des vies, elle sera totalement contre-productive. Il vaut mieux
laisser la vitesse maximale à 90 km/h, en général, et, sur des portions
dangereuses, imposer une limitation à 70, voire 60 km/h, car dans ce cas le
panneau ferait lever le pied, contrairement à une limitation générale.
Il faudrait
savoir combien de personnes décèdent dans des accidents dont la cause
principale est la vitesse, lorsqu’elle est comprise entre 80 et 90 km/h pour
avoir une idée du nombre de personnes qui pourraient être potentiellement
sauvées par cette baisse de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée. Il
doit être très faible.
Parallèlement,
il conviendrait d’évaluer le coût de cette mesure, car il faudrait changer des
milliers de panneaux de signalisation. Et si on utilisait cet argent pour
améliorer la sécurité dans des endroits particulièrement accidentogènes, je pense que le nombre de vies sauvées serait
supérieur.
Une sévérité
accrue dans ces endroits dangereux, des investissements mieux ciblés au niveau
des réfections des infrastructures seraient à coup sûr plus bénéfiques qu’une
mesure aussi facile qu’inefficace de baisse de la vitesse autorisée.