Anis
AMRI, auteur de l’attentat du marché de Noël à Berlin a été tué par la police
italienne près de Milan. Sa route, de Berlin à Milan, est très certainement passée
par la France, Lyon, Chambéry, peut-être.
Des
voix s’élèvent, offusquées qu’un terroriste en cavale puisse passer si
facilement les frontières, il n’y a pourtant là a priori rien d’extraordinaire.
Nous
sommes dans l’espace Schengen, et les frontières internes à cette zone sont
très aléatoires. Par ailleurs, tous les points de passage entre un pays et l’autre
ne peuvent être surveillés. Enfin Anis AMRI a pu bénéficier de complicités, de soutiens,
et il était tout de même doté d’une certaine intelligence, de toupet, et il a
pu gruger son monde.
Sauf
à pucer tout un chacun, à mettre en place un gigantesque système d’espionnage
et de surveillance, de tels individus pourront toujours se déplacer. Au moins
pendant un certain temps. Il est quelque part rassurant que la fuite de ce
terroriste ait pris fin, grâce aux mesures prises, peut-être, grâce à la chance
peut-être aussi.
Il
ne faut donc pas à mon sens être scandalisé, comme il ne faut pas non plus, à l’opposé,
se dispenser d’une enquête pour s’assurer que tout n’aurait pas pu mieux
fonctionner, qu’il aurait pu être arrêté plus tôt. Y compris avant son forfait.
Plutôt
que de semer la discorde et la division, de tels agissements devraient au
contraire nous conduire à rester unis, à chercher ensemble des solutions pour
éviter, autant que faire se peut, que de tels massacres ne se reproduisent.
En
même temps, il nous nous habituer à vivre « normalement » avec cette
épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Sachons qu’un tel crime peut se
produite à tout moment et en tout lieu. Qu’une connaissance, un ami, un parent
peuvent en être victime. Que notre propre vie aussi peut s’arrêter sous les
coups aveugles d’un fou criminel.