Lundi 15 avril, le Président Emmanuel MACRON devait annoncer les
premières mesures suite au grand débat qui avait été initié au
plus fort du mouvement des Gilets Jaunes. L’incendie de la
cathédrale Notre Dame l’a contraint à repousser cette annonce,
qui n’est toujours pas intervenue. Néanmoins, des mesures
présentées comme certaines ont fuité dans la presse. Parmi
celles-ci, la suppression de l’Ecole Nationale d’Administration.
C’est un jeu de dupes, et fort
heureusement.
C’est un jeu de dupes car si un
décret va mettre fin à l’existence de l’ENA telle que nous la
connaissons, elle sera rapidement remplacé par une nouvelle
structure. Celle-ci, certainement, fonctionnera différemment, mais
le principe d’une formation spécifique pour les membres de la
Haute Administration existera toujours. Et, quoi qu’on fasse, elle
comptera toujours plus d’élèves issus de la bourgeoisie et haute
bourgeoisie que du menu peuple. Ce phénomène n’est pas dû à
l’ENA, il est dû aux échelons inférieurs : la famille,
l’éducation, que ce soit en primaire, au collège ou au lycée.
Vous prenez un élève méritant et volontaire d’une famille
d’ouvriers, lui permettez de faire ses études dans de bons
établissements, il pourra intégrer l’ENA ; vous prenez un
fils de bourgeois, de haut cadre ou de noble, le formez dans certains
de nos collèges et lycées, et il sera incapable de réussir el
concours d’entrée à l’ENA.
Mais les Gilets Jaunes voulaient la
suppression de l’ENA, ils l’auront.
Une formation de qualité sera
dispensée à nos futurs hauts fonctionnaires par un autre moyen.
Si tans d’anciens élèves de l’ENA
peuplent les états-majors de grande entreprises, c’est un peu
grâce à leur réseau, à leur carnet d’adresses, mais c’est
aussi grâce à la qualité et à l’efficience de leur formation.