Monsieur,
Dans le quotidien Ouest France vous avez publié à
l’intention des citoyens français, électeurs à la prochaine élection
présidentielle, une lettre à laquelle je souhaite vous répondre.
Vous avez fait l’objet d’attaques ces derniers
jours, mettant en cause votre probité et votre honnêteté, dites-vous. Et vous
vous défendez vigoureusement, mettant en avant votre respect des lois.
Je tiens à vous dire que je suis d’accord avec vous
dans la mesure où, si votre épouse et vos enfants ont réellement fourni un
travail réel à vos côtés, correspondant à ce pour quoi ils ont été rémunérés,
vous n’avez pas enfreint la loi.
Par contre, il vous échappe malheureusement que le
montant des émoluments que vous leur avez consenti sont bien au-delà de ce qui
se pratique habituellement pour ce genre de travail, effectué à plein temps. Et
j’ai un peu de difficulté à comprendre comment votre épouse, pendant plusieurs
mois, a réussi à assurer deux fonctions différentes, pour deux employeurs
distincts, à temps plein chacune, en étant épouse d’un homme politique souvent
absent et, de surcroît, mère de cinq enfants pas tous encore indépendants.
Pour quelles raisons, par ailleurs, son salaire
a-t-il fait un bond spectaculaire lorsque vous avez cessé de l’employer, et que
c’est votre suppléant qui l‘a prise à son service ?
Vous accusez les médias de s’acharner sur vous, mais
les médias font leur travail et, en tant que personnage public, qui parfois
s’accommode bien de se servir d’eux, vous devez accepter qu’ils soient autour
de vous et s’intéressent à vous, d’autant plus que vous aspirez à diriger notre
pays.
Vous contestez par ailleurs la compétence du Parquet
National Financier, c’est là une bien piètre défense. Vous me faites penser au
gamin qui, ayant fait une bêtise, se fait réprimander par un adulte et lui
réponds : « Tu n’as rien à me dire, tu n’es pas mon
père ! ». Ceci n’enlève rien à sa bêtise ni à sa culpabilité.
Monsieur Fillon, vous n’avez peut-être pas enfreint
la loi.
Par contre, vous avez commis des fautes morales et
politiques et, à examiner vos réactions et votre défense, je vois que vous ne
vivez pas du tout dans notre monde, que vous êtes totalement déconnecté de la
vraie vie des gens qui sont le peuple de France, que vous n’avez aucune mesure
de la situation difficile, voire dramatique, dans laquelle certains se
débattent chaque jour pour essayer de s’en sortir.
Pour toutes ces raisons, Monsieur Fillon, je suis au
regret de vous informer que je ne pourrai vous apporter mon suffrage si
d’aventure vous étiez encore candidat à l’élection présidentielle de mai
prochain.
Je vous prie de m’en excuser.
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