Depuis de nombreux jours maintenant, l’ancien leader sud africain Nelson MANDELA se meurt doucement dans un lit d’hôpital.
Après 94 ans d’une vie bien remplie, dont une grande partie passée dans les geôles de l’apartheid, il n’est plus que prisonnier de son corps malade dont le cœur hésite encore à s’arrêter.
Pour lui rendre hommage, il serait agréable que les radios ou télévision, tous les jours, nous passent une chanson de son pays, un chant de liberté, un chant triste d’esclave, un chant de guerre de ceux qui se sont battus pour la liberté et pour la dignité humaine.
Et on penserait à Nelson MANDELA, à ses compagnons, à ceux qui ont réussi à conquérir leur liberté, mais aussi à ceux qui sont encore opprimés de par le monde.
Au lieu de cela, on nous ressasse tous les jours, voire toutes les heures, qu’il est encore vivant, ou plutôt qu’il n’est pas encore mort, « en direct de Johannesburg ou Prétoria», que sa famille se presse autour de lui, que le président sud-africain s’inquiète de son état…. Et on nous traduit des interventions de ses compatriotes qui, pour certains, veulent justement le laisser partir en paix mais qui, pour d’autres, souhaitent qu’il vive encore longtemps.
Mais il ne vit plus ! Seul son cœur bat encore, le reste de son corps ne répondant plus à grand-chose.
Après tout ce qu’il a vécu et fait, il ne mérite pas cet acharnement morbide.
Il ne souhaiterait pas qu’on guette son dernier souffle, son ultime soupir.
Il voudrait au contraire que toute cette énergie déployée à l’épier soit consacrée aux miséreux, aux persécutés. Que les caméras de télévision, plutôt que de montrer l’hôpital où il se meurt montrent les townships où règne la misère, plutôt que de filmer la litanie de ceux qui se rendent à son chevet, filment ceux qui se battent encore, ou ceux qui, à force de foi, de courage, arrivent à surmonter leur condition et à œuvrer pour la paix.
Que Nelson MANDELA meure et que vive sa mémoire.
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