ANNONCE

mardi 24 novembre 2020

L’illusion d’un vaccin.

 

Depuis quelques jours les annonces de la mise à disposition très prochaine d’un vaccin contre la COVID se multiplient.

Ils ne sont pas tous identiques, que ce soit par leur fonctionnement, leur conservation, leur efficacité.

Toutefois, les laboratoires ont réalisé des prouesses pour nous proposer un vaccin aussi rapidement, et il faut s’en réjouir car c’est certainement le moyen le plus efficace de lutter contre cette pandémie, et il est souhaitable que chacun, pour son bien et la santé des autres, se fasse vacciner le moment venu.

Mais…

Mais on ne sait pas pour l’instant quelle immunité apporteront ces vaccins. Seront-ils à même d’arrêter la transmission du virus, d’empêcher les formes graves ? Combien de temps durera cette immunité, et sera-t-elle totale ?

Comment faut-il organiser cette vaccination ? Faut-il établir des priorités par catégories de personnes ?

Quels pourraient en être les effets indésirables ? Les interactions avec d’autres traitements ?

Alors que ces développements mettent le feu aux bourses mondiales qui voient déjà l’économie repartir comme avant, il faut rester prudent dans l’optimisme. En effet, l’épidémie ne s’arrêtera pas le jour où débutera la campagne de vaccination. Beaucoup de personnes vont encore être malades, hospitalisées, ou vont décéder.

L’économie mettra du temps à se remettre en marche, la production à repartir, mais aussi la consommation. Passés les moments d’euphorie, on verra au bord de la route ceux qui auront perdu leur travail, ceux qui auront gardé des séquelles de cette maladie. Il faudra se remettre au travail et il faudra faire les comptes de tout ce qui aura été dépensé en aides diverses au plus fort de l’épidémie ; il faudra rembourser les prêts et avances qui ont été consentis.

Mais surtout il faudra éviter le principal danger de tous ces vaccins : la confiance exagérée et le relâchement subséquent.

Il faudra, pendant un temps certain, maintenir la vigilance et respecter les gestes barrière ; la maladie doit continuer à faire peur encore quelque mois, le temps que le vaccin mette en place une immunité de groupe et diminue fortement les risques d’infection et de développement des formes graves de la maladie.



Oui, la découverte et la mise au point de ces vaccins est une excellente chose, mais n’oublions pas, en quelques jours, ce que nous vivons depuis
plusieurs mois et sachons en tirer les leçons.



lundi 16 novembre 2020

Des cathos pas très catholiques…

 



Je précise tout de suite que je suis catholique, non pratiquant certes, mais foncièrement croyant, ayant fait toutes mes études secondaires dans un établissement confessionnel, très fidèle à la religion catholique, mais pas à nombre de ses clercs, et très critique vis-à-vis de la hiérarchie intermédiaire (entre le Saint Père pour lequel j’ai beaucoup d’estime et quelques prêtres dont je reconnais le travail et le dévouement).


Mais alors que nombre de catholiques se sont insurgés contre les prières de rue musulmanes, j’en vois s’agenouiller et prier sur les places, de quel droit le font-ils ?

Mais alors que la quasi-totalité des catholiques critiquent, à raison, les musulmans qui ne se plient pas à la loi de notre pays, j’en vois qui bravent les interdits !

Alors que les messes sont interdites uniquement en présentiel et seulement de façon temporaire, alors que nombre de paroisses assurent une diffusion des offices sur internet et que le service public en propose un tous les dimanches à la télévision.

Nombre de transmissions du virus n’ont-elles pas eu lieu lors de rassemblements religieux et d’enterrements ?

Bizarre aussi que par endroits le nombre de manifestants de ce week-end était bien supérieur (et plus jeune aussi) que le nombre de paroissiens participant habituellement aux messes dans ces églises devant lesquelles ils étaient rassemblés…

Heureusement, des voix, dans le clergé, se sont élevées pour réaffirmer les consignes de prudence, l’attachement à la loi.

Chaque catholique peut prier où il veut, les églises étant d’ailleurs restées ouvertes pour leur permettre de s’y recueillir.

Alors, chers croyants, pensez à la miséricorde, à la charité, à l’amour. Aides celles et ceux qui en ont besoin, et le ciel vous remerciera plus pour ces actions que vos manifestations.


samedi 7 novembre 2020

Eloge de l'énergie vagabonde

Ce récit de Sylvain TESSON, géographe, écrivain, voyageur, explorateur....publié en 2006 relate son voyage à vélo au côté d'un pipeline, de l'Aral à la mer Caspienne, traversant notamment l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie...

Il nous livre ses impressions, mais aussi ses opinions sur la civilisation, l'énergie, les hommes.

En voici quelques citations.

 « Dans sa boulimie de production, la modernité crée des produits sans avenir. Le capitalisme c’est la réduction de l’intervalle entre le moment où l’on achète un objet et où on le remplace.» p. 13

« - La chaleur est horrible, dis-je.

- L’année dernière il ne faisait pas si chaud…

- C’est le réchauffement climatique ?

- Non, mais l’année dernière on avait un ventilateur qui marchait. » p. 43

« La masse de l’étoile est un réservoir d’énergie. Dès sa création, chaque corps stellaire contient en lui sa propre puissance. Il la transformera tout au long de sa vie en chaleur et lumière. Les hommes comme les étoiles reçoivent à leur naissance un gisement intérieur. Ils puiseront dedans et convertiront leurs ressources en actes, en paroles, en pensée, en œuvre d’art. Et comme les étoiles, certains hommes se révéleront plus brillants que d’autres. Et comme les étoiles, le souvenir de certains hommes nous parviendra bien après leur mort. En revanche, d’autres que l’on trouvait flamboyants seront déjà affreusement morts en dedans d’eux-mêmes. » p.44

A propos du pétrole : « ...cette pâte de vivant mise au service du vivant nous apporte la mort. Le brut pollue la terre, les hommes se tuent pour lui et les cormorans meurent sur les grèves engluées » p. 60

En buvant une vodka avec un kazakhe : «  Même le grand-père, pieux hadj à barbe blanche, lève son verre.

- A toi, Français !

-Mais Allah ? Dis-je.

- Il déteste l’alcool, il ferme les yeux quand on en boit.

Dans le laboratoire des steppes de l’Asie centrale, les Russes ont réussi à dissoudre l’Islam dans la vodka. » p. 72

« Les souvenirs ne servent à rien parce qu’on pense toujours que les choses s’améliorent en son absence et on a plus volontiers recours à l’espérance que confiance en l’expérience » p. 141

« L’Islam a institué un formidable système de prestation, mieux rodé que n’importe quelle entreprise d’exploitation capitalistique. Une moitié du genre humain a mis l’autre à son service. Les hommes ont institué une sorte d’esclavage, les services du sexe en plus. Que le dogme coranique vacille un jour sous les coups de bélier de la marche du temps est probable. Que les hommes abandonnent le privilège de disposer d’un prolétariat féminin corvéable à merci relève de l’utopie. » p . 185

« Dans les villages, les femmes voûtées se cachent sous la bure. Les fillettes aux seins bourgeonnants, elles, ont le droit d’aller sans voile….Le voile est l’étrange aveu d’une panique devant les manifestations de la beauté. Exige-t-on du paon qu’il se rogne les ailes ? » p. 185

«  Le dévelo



ppement durable est le baume appliqué sur leur mauvaise conscience par des Occidentaux désireux de continuer à jouir sans que ne retombe vraiment la fièvre du monde. Le terme cache le vœu d’ajuster mieux les rênes pour maintenir la course de l’humanité le plus longtemps possible. Pas la moindre intention d’en arrêter l’emballement. « Jouissons sans entrave » clamaient les slogans de Mai 68. Jouissons plus intelligemment pour jouir plus longtemps, répondent en écho les chantres de la durabilité. Le principe ne remet pas en cause la marche du monde, mais propose de légers aménagements de la fuite en avant, quelques infléchissements comme les touches prudentes d’un pinceau pointilliste. L’essentiel de serait pas de changer de cap, mais de ralentir le rythme pour permettre à l’orgie de se poursuivre durablement. » p. 192





mardi 3 novembre 2020

Je ne comprends toujours pas…


Dans le cadre du nouveau confinement, des commerces ont été fermés par précaution, afin d’éviter la propagation du virus.

Essentiellement des petits commerces, de la librairie au coiffeur, en passant par les fleuristes, magasins de vêtements, etc.

Les grandes surfaces, quant à elles, pouvaient ouvrir leurs portes et vendre ces produits que les petits commerçants n’avaient plus le droit de vendre.

Ces derniers ont protesté, avec raison, mettant en avant leur situation déjà fragilisée par la concurrence déloyale des grandes surfaces et sites de vente en ligne et, bien évidemment, par le premier confinement.


Il eût été sage que le Gouvernement reconnaisse qu’il était allé un peu trop loin, et autorise à nouveau ces petits commerces à ouvrir, sans attendre la fin des quinze premiers jours de confinement.

Au lieu de cela, que décide-t-il ?

Que les grandes surfaces ne pourront plus vendre ce que les indépendants ne peuvent vendre. Dans un souci d’équité. Avec quelles conséquences ?

  • Le personnel des grandes surfaces va « perdre » du temps à réaménager des rayons, à interdire l’accès à certains autres,

  • le petit commerce n’en tirera aucun bénéfice

  • les sites de vente en ligne vont se gaver sur le dos des autres.


A-t-on une preuve quelconque que les gestes barrières sont moins bien respectés dans un petit commerce où se trouvent quelques personnes, plutôt que dans un hypermarché ?

N’aurait-on pas pu mettre en place un système de modulation des horaires, de créneaux pour les personnes âgées par exemple ?

Personnellement, je croise bien plus de personnes dans mon magasin de bricolage que dans ma librairie ou chez mon fleuriste.

Si les ministres n’ont pas le temps de faire leurs courses et de s’en rendre compte, leurs conjoints ne peuvent-il pas le faire et le leur dire ?