Les supputations sont allées bon
train, depuis l’investiture d’Emmanuel MACRON et jusqu’à mercredi après-midi.
Qui sera le premier ministre, ou
la première ministre ? Finalement, le député maire Les Républicains du
Havre, Edouard PHILIPPE, qui était le plus cité, a été nommé à Matignon, son
nom étant dévoilé vers 15 heures lundi 15 mai, alors que les journalistes
faisaient le pied de grue depuis 8 heures le matin.
La composition du gouvernement,
dont la publication avait été annoncée pour l’après-midi du mardi 16, fut
reportée et annoncée le mercredi 17 à 15 heures.
Conformément aux promesses du
nouveau président, ce premier gouvernement Philippe est resserré (22 membres),
paritaires (11 hommes, 11 femmes), marqué par le renouvellement (seulement 4
anciens ministres), transpartisan (2 républicains en sus du premier ministre, 4
socialistes, 2 PRG, 3 Modem, 11 personnes de la société civile, non encartées).
Bien évidemment, la langue de
bois a immédiatement pris du service chez certains membres de l’état-major chez
les Républicains, notamment François BAROIN, pour lequel seulement 2 élus de
son parti ont « osé » franchir le Rubicon. En fait, deux seulement
ont été retenus, non parce que les autres prétendants n’étaient pas de qualité,
mais parce que les exigences de parité, d’origine, de taille du gouvernement,
ne permettaient pas d’en prendre davantage.
D’ailleurs, très rapidement plus
d’une centaine d’élus issus de l’alliance Les Républicains/UDI ont signé un
manifeste appelant à ne pas refuser la main tendue par Emmanuel MACRON, à aider
ce gouvernement à réussir.
En fait le parti Les
Républicains, sûr de gagner la présidentielle mais l’ayant perdue, n’a été que
pendant très peu de temps certain de remporter la majorité absolue aux
prochaines élections législatives et d’imposer ainsi au président Macron une
cohabitation. La loi sur le non-cumul des mandats, la peur du mandat de trop,
la peur de ne pas être élu, parfois, ont contraint un nombre important de
députés sortants à ne pas solliciter, une fois de plus, le suffrage des
électeurs. Il y aura de ce fait, y compris chez les partis traditionnels,
beaucoup de visages nouveaux. Les scores assez éclatés de la présidentielle, l’attrait
de la nouveauté, l’importance du vote aux deux extrémités de l’échiquier
politique font qu’il y aura nombre de triangulaires, voire quadrangulaires à
ces élections législatives, et il n’est pas toujours évident de dire quel élu
sortira du chapeau.
Sans oser l’avouer, les ténors du
parti Les républicains sont plutôt pessimistes.
Ce que l’on disait impossible en France, une espèce de cogestion, de
gouvernement de coalition, plutôt de rassemblement des centristes, de l’aile
gauche de la droite et de l’aile droite de la gauche, est en train de se mettre
en place et de gouverner.
Même Nicolas HULOT, qui avait
toujours refusé les avances des partis, de droite comme de gauche, a accepté
cette fois-ci de faire partie du gouvernement. C’est une excellente chose, qui
le restera si toutes ces personnes ont seulement pour ambition de servir leur
pays et leurs concitoyens et acceptent de voir en toute avancée un progrès,
sans exiger systématiquement une satisfaction de leurs exigences à 100 %.