L’évêque de Bayonne a organisé le week-end dernier à Biarritz un « colloque international pour la vie » rassemblant des centaines de personnes autour du lobby pro-vie, venant de tous horizons et de divers pays, dont certaines, il faut le dire, avec un passé un peu sulfureux….
Ils mettaient en avant, notamment, que leurs actions et mobilisations avaient jusque-là permis de sauver 6740 bébés de l’avortement, et de fermer 75 centres anti-avortement.
Ils ont bien évidemment omis de dire combien de situations de détresse et de misère ils avaient contribué à aggraver, combien de femmes et de jeunes filles ils ont, par ces actions, contraintes à recourir à un avortement clandestin ne réunissant pas le minimum des conditions d’hygiène et de sécurité et, partant de là, ils n’ont pas donné le nombre de décès que leurs actions ont ainsi engendrées.
Que l’Eglise catholique organise de telles manifestations, même si le financement en a été « privé » (pourrait-on savoir qui ou quel organisme est derrière ce mot ?) est choquant et même contraire à l’esprit de fraternité, de miséricorde de la morale chrétienne.
Régulièrement, des avancées sociétales accélèrent, notamment à la faveur d’un changement à la tête de l’Etat. Il en a été ainsi pour la légalisation de l’avortement, l’abolition de la peine de mort, la création du PACS et, actuellement, la légalisation du mariage homosexuel.
A chaque fois, et même si ce fut moins évident pour la loi Badinter, l’Eglise catholique s’est mise vent debout contre ces changements. La hiérarchie catholique ne veut pas voir que l’opinion est de moins en moins derrière elle. Pourtant, elle devrait être interpellée par la baisse de la pratique religieuse qu’elle impute trop facilement au matérialisme. Les opinions proférées par l’Eglise, les scandales pédophiles qui l’ont secouée, les mensonges ou vérités cachées ont largement plus contribué à la désertification des lieux de culte que le matérialisme des ouailles. Lors du pontificat de Jean Paul II, certaines actions du Saint Père, courageuses et novatrices, ont su réveiller les consciences et réconcilier des catholiques avec leur Eglise, mais ce temps est révolu depuis bien longtemps…. Le cardinal MARTINI, récemment décédé, n’était guère suivi dans ses prises de positions iconoclastes pour un haut dignitaire, mais proches des chrétiens.
L’Episcopat français, quant à lui, ne brille pas par ses prises de position rétrogrades, et les espoirs de renouveau qui ont été placés en certains des prélats lors de leur nomination au vu de leur expérience et de leur « jeune âge » ont été bien déçus voire réduits à néant par des prises de paroles telles que celles du Primat des Gaules à propos du mariage homosexuel.
Les luttes de pouvoir qui agitent déjà le Vatican, en vue de la succession du pape Benoît XVI augurent mal d’une accession d’un cardinal progressiste au trône de Saint Pierre. Ce serait pourtant l’élection surprise d’un pape jeune et aux idées novatrices, plein de courage et de foi qui permettrait peut-être, par capillarité, de donner un souffle nouveau à l’Eglise de certains pays, surtout européens, et entre autres, la France. Faute de quoi le déclin du catholicisme n’est pas prêt de s’arrêter dans notre pays.
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