Il faut soutenir le désir des Libyens de reconquérir leur liberté, leur dignité, leur volonté de démocratie et de justice.
Fallait-il pour autant que la France et quelques pays amis interviennent militairement ?
La France s’était illustrée par son immobilisme, voire son manque d’audace et de discernement lors des révolutions tunisienne et égyptienne.
Le guide libyen n’est estimé de personne, ou peut s’en faut, dans le monde entier, et demander son départ est donc bien vu. De plus, le Président SARKOZY, dépassé par les événements de Tunis et du Caire, un peu honteux de la tribune indécente qu’il avait accordée au leader libyen lors de son séjour en France en décembre 2007 a joué son va-tout en adoptant une position très offensive. En période de mauvaise posture dans les sondages, une action éclatante sur le plan international ne peut que faire du bien.
Mais de multiples questions restent sans réponses.
• Jusqu’où veut-on aller, et quels risques est-on prêt à prendre, tant pour les Libyens que pour nos troupes sur le terrain, mais aussi en France où des actes terroristes de représailles pourraient être commandités par Kadhafi ?
• Le leader libyen parti, quel sera l’avenir d’un pays composé de multiples tribus dont le ciment n’est jusqu’à ce jour que l’autoritarisme dictatorial de son leader ? N’aurait-il pas mieux valu aider la résistance en lui laissant le temps de se constituer des organes qui auraient pu ensuite se transformer en instances dirigeantes ?
• Quid de la non-ingérence dans les affaires d’un autre pays ? Si on décide maintenant de renoncer à cette non-ingérence, sur la base de quels critères le fait-on, et, surtout, de quel droit ? Et pourquoi s’ingérer dans les affaires libyennes et laisser les dirigeants du Yemen, de Bahrein, d’Arabie Saoudite réprimer, emprisonner, assassiner leurs populations ? Et si demain la situation s’aggrave en Algérie, pratiquera-t-on la non-ingérence à la tunisienne ou à l’égyptienne, ou engagera-t-on des troupes contre le régime de Bouteflika comme contre celui de Kadhafi ?
La France de Nicolas SARKOZY, qui a perdu une grande partie de sa crédibilité internationale veut, par cette action d’éclat, se refaire une place sur le podium des grandes nations. Personne, pas même les Etats-Unis, ne veulent lui prendre sa place de héraut contre la Libye, car ils se sont posés ces questions, ne sont pas trop surs des réponses à y apporter et se contentent de ce fait d’apporter un soutien à l’action française en lui laissant le leadership en l’affaire. Si dans quelques semaines la Libye est débarrassée de son dictateur mais vit dans le chaos de la division et des luttes intestines, qui en portera la responsabilité ?
Photo :www.nouvelobs.com
Fallait-il pour autant que la France et quelques pays amis interviennent militairement ?
La France s’était illustrée par son immobilisme, voire son manque d’audace et de discernement lors des révolutions tunisienne et égyptienne.
Le guide libyen n’est estimé de personne, ou peut s’en faut, dans le monde entier, et demander son départ est donc bien vu. De plus, le Président SARKOZY, dépassé par les événements de Tunis et du Caire, un peu honteux de la tribune indécente qu’il avait accordée au leader libyen lors de son séjour en France en décembre 2007 a joué son va-tout en adoptant une position très offensive. En période de mauvaise posture dans les sondages, une action éclatante sur le plan international ne peut que faire du bien.
Mais de multiples questions restent sans réponses.
• Jusqu’où veut-on aller, et quels risques est-on prêt à prendre, tant pour les Libyens que pour nos troupes sur le terrain, mais aussi en France où des actes terroristes de représailles pourraient être commandités par Kadhafi ?
• Le leader libyen parti, quel sera l’avenir d’un pays composé de multiples tribus dont le ciment n’est jusqu’à ce jour que l’autoritarisme dictatorial de son leader ? N’aurait-il pas mieux valu aider la résistance en lui laissant le temps de se constituer des organes qui auraient pu ensuite se transformer en instances dirigeantes ?
• Quid de la non-ingérence dans les affaires d’un autre pays ? Si on décide maintenant de renoncer à cette non-ingérence, sur la base de quels critères le fait-on, et, surtout, de quel droit ? Et pourquoi s’ingérer dans les affaires libyennes et laisser les dirigeants du Yemen, de Bahrein, d’Arabie Saoudite réprimer, emprisonner, assassiner leurs populations ? Et si demain la situation s’aggrave en Algérie, pratiquera-t-on la non-ingérence à la tunisienne ou à l’égyptienne, ou engagera-t-on des troupes contre le régime de Bouteflika comme contre celui de Kadhafi ?
La France de Nicolas SARKOZY, qui a perdu une grande partie de sa crédibilité internationale veut, par cette action d’éclat, se refaire une place sur le podium des grandes nations. Personne, pas même les Etats-Unis, ne veulent lui prendre sa place de héraut contre la Libye, car ils se sont posés ces questions, ne sont pas trop surs des réponses à y apporter et se contentent de ce fait d’apporter un soutien à l’action française en lui laissant le leadership en l’affaire. Si dans quelques semaines la Libye est débarrassée de son dictateur mais vit dans le chaos de la division et des luttes intestines, qui en portera la responsabilité ?
Photo :www.nouvelobs.com
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