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mercredi 3 février 2010

Pour développer une médecine du post-travail ou du non-travail.

En France, nous déplorons tous les ans environ 10 500 suicides avérés, la réalité étant certainement supérieure, mais peu d’études existent pour en connaître les causes véritables.
En 30 ans, le taux de suicides est passé de 1,73 à 2,13 pour 10 000 habitants.
Alors que les déboires sentimentaux, les problèmes financiers ou de santé sont indéniablement des causes de suicides, il est patent que la situation professionnelle est, elle aussi, à l’origine de très nombreuses tentatives.

On a beaucoup parlé des suicides de salariés de France Télécom. On a moins évoqué ceux de 17 surveillants de prison, en 2009. Et combien d’enseignants, de cadres, d’employés, d’ouvriers, ont mis fin à leurs jours ?
Contrairement à ce que soutiennent encore de trop nombreux patrons, il y a un stress et une pression de plus en plus importants dans les entreprises, et les salariés n’ont pas à leur disposition une écoute attentive et, surtout, en laquelle ils puissent avoir confiance, et qui soit garante de leur anonymat. Le médecin du travail référent de l’entreprise, à ce niveau, porte en lui une défiance certaine.

Il y a de plus en plus de restructurations d’entreprises ou de services, de changements de politique dans les entreprises, dans le personnel, notamment de direction et de management, et, à chaque fois, des salariés restent un peu au bord du chemin ou décrochent, et passent de l’enthousiasme au désintérêt, voire à la dépression, sans que personne, ou presque, ne s’en préoccupe. Si cette situation évolue vers une démission ou un licenciement, le salarié est alors totalement abandonné.
Le Professeur Michel DEBOUT, qui enseigne la médecine légale et le droit de la santé, et préside l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide, souhaiterait que les médecins du travail suivent ces personnes pendant deux ans après leur départ de leur entreprise. C’est là une idée originale et très intéressante, qu’il faudrait mettre en application de toute urgence. Cet élargissement de champ d’action nécessitant forcément des créations de postes de médecins du travail, il faudrait peut-être en profiter pour mettre en place des « Maisons de Médecine Professionnelle » où des médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers, seraient à la disposition des salariés, mais aussi des scolaires, des chômeurs, et qui seraient totalement indépendants des entreprises, et pourraient intervenir dans ces cas où, justement, l’intervention du médecin du travail n’est pas prévue ou n’est pas souhaitable.

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