S’il s’avère
que l’épouse et les enfants de François FILLON n’ont pas réellement produit un
travail pour leur employeur parlementaire, il s’agit d’un emploi fictif.
S’il s’avère
que des attachés parlementaires de députés au Parlement européen de l’UDF, du
Modem ou du Front national ont travaillé pour leur parti plutôt que pour leur
député, il s’agit d’emploi détourné.
La différence est importante, car dans le premier cas il y a eu rémunération déguisée du parlementaire et enrichissement personnel et non dans le second cas.
Second cas
qui fut (et qui reste certainement) très répandu. Parfois de façon ostensible,
parfois moins. En effet, nombre de parlementaires exercent en sus des
responsabilités au sein de leur parti, et leurs attachés leur préparent des
discours, notamment, tant pour le Parlement que pour le syndicat.
De
nombreuses associations, même non politiques, profitent par ailleurs de
situations analogues, comme les syndicats ou organisations professionnelles,
dont les membres utilisent les services de leurs collaborateurs et autres
secrétaires pour effectuer des tâches inhérentes à leur engagement associatif.
Il faut
faire cette distinction, même si elle n’excuse pas ce travers.
Si tus ces
faits sont avérés, François BAYROU et consorts sont dans l’illégalité ou l’immoralité,
mais ils ne doivent pas être jugés à la même aune que François FILLON ;
Est-ce qu’il
était nécessaire que Richard FERRAND, François BAYROU, Marielle de SARNEZ,
Sylvie GOULARD quittent le gouvernement ?
Oui, mais
pas parce qu’ils ont fauté, ce qui reste à prouver, mais parce que leur défense,
et le charivari qu’occasionne leur situation auraient pu, sinon nuire, au moins
gêner l’action gouvernementale.
Peuvent-ils
pour autant, pour deux d’entre eux, briguer des postes de président de groupe
parlementaire ? Oui, car à ce poste leur situation, jusqu’à une éventuelle
mise en examen, est moins handicapante pour l’institution, et ils peuvent y
être remplacés sans psychodrame.
Ne
faudrait-il pas, pour siffler la fin de la récréation, voter une loi d’amnistie
pour ces salaires détournés (et non pour les vrais fictifs), si l’on ne veut
pas que de telles révélations empoisonnent la vie politique de notre pays dans
les mois à venir, d’autant plus que, j’en suis persuadé, cette pratique a eu
cours dans l’ensemble de l’échiquier politique.