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lundi 22 avril 2013

Sondages : les regarder et ne pas en tenir compte.

Chaque jour apporte son lot de sondages, sur tout et n’importe quoi, de la politique aux intentions d’achat, des souhaits de vacances aux désirs intimes, des projets de carrière à l’opinion sur son patron, son conjoint, ses enfants, etc…


Les résultats de ces études peuvent être intéressants et apporter des enseignements, mais en prenant d’extrêmes précautions.

Qui a réalisé le sondage et, surtout, comment et en fonction de quels critères a été établi le panel des sondés ?

Comment était rédigée la question, et quelles possibilités de choix offrait-elle aux personnes interrogées ? Etait-elle facile à comprendre ? N’était-elle pas biaisée ?

Comment était réalisé le sondage ? En face-à-face, par téléphone, par écrit, par internet ?

Dans quel environnement ou quel climat était-il réalisé ? La question du rétablissement ou non de la peine de mort, par exemple, posée une semaine après l’assassinat d’un enfant, dans une ambiance passionnée, n’amènera pas les mêmes réponses que si elle est posée lors d’un calme mois de juillet ensoleillé.

Lorsque toutes les précautions sont prises quant au sondage lui-même, il faut encore tenir compte du sondé.

Correspond-il vraiment à la catégorie socio-professionnelle à laquelle il a été rattaché par le sondeur dans la méthode des quotas ? Comprend-il la question qui lui est posée, et est-il sincère dans sa réponse ?

Dans les sondages politiques notamment, tient-on assez compte de son appartenance politique ?

Par ailleurs il ne faut pas négliger le fait que la réponse du sondé, même sincère, ne correspondra pas forcément à ce que serait sa réaction réelle s’il était confronté, dans la vie, à la situation à lui présentée par le sondage.

Pour toutes ces raisons, et d’autres certainement encore, il ne faut jamais prendre les enseignements des sondages et autres enquêtes d’opinion pour paroles d’évangile. Certains qui l’ont fait on subi par la suite d’importantes désillusions, pour avoir trop cru à des contre-vérités, pour avoir vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Je me permets de dire à certain locataire d’un palais national que, même si les chiffres paraissent désastreux, tout n’est jamais perdu….

mardi 16 avril 2013

Il faut traquer et employer les biens mal acquis.

Le vocable de « biens mal acquis » est apparu dans les conversations lorsque quelques juges courageux se sont mis à traquer les biens en général luxueux possédés en France notamment pas des dirigeants (ou membres de leur famille) de pays africains, visiblement acquis avec de l’argent obtenu illégalement (spoliation de leurs concitoyens ou détournement d’aides ou subventions émanant d’autres pays ou organisations).

Dans notre pays existent d’autres biens mal acquis : propriétés, voitures de luxe, biens mobiliers divers, achetés avec le fruit du commerce de la drogue, de la prostitution, d’escroqueries diverses et variées.

Un dispositif législatif et réglementaire existe depuis 2005 et des lois de 2010 (loi 2010-768 du 9 juillet 2010) et 2012, permettant aux juges de saisir ces biens et d’en confier la gestion provisoire à l’AGRASC (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs criminels saisis et confisqués), jusqu’à ce que leur acquisition est jugée licite (et ils sont dans ce cas restitués à leur propriétaire) ou illicite, auquel cas ils sont vendus et leur produit revient à l’Etat ou à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.

En moins de trois ans, l’AGRASC a traité près de 20 000 affaires et saisi plus de 34 000 biens pour une valeur d’un demi milliard d’€uros.

Alors que les délinquants ou criminels sont jugés, condamnés à des amendes qui ne sont pas toujours recouvrées, à des peines de prison rapidement allégées ou aménagées (pour toutes sortes de raisons, certaines tout-à-fait valables, d’autres beaucoup moins), et qu’ils profitent, dès leur élargissement, du fruit de leurs méfaits, il serait bien plus judicieux d’agir concomitamment sur ces bien mal acquis. Ainsi, ils ne jouiraient pas de leurs biens et, en même temps, les finances de l’Etat s’en trouveraient améliorées, au bénéfice de tous les contribuables honnêtes.

Ceci nécessite par contre le renforcement, en qualité mais surtout en quantité, des services de police ou de justice en mesure de traquer ces délinquants et ces biens, de comprendre et déjouer tous les montages juridiques complexes bâtis sur des sociétés écrans, des nébuleuses de filiales et prête-noms, etc…

Que les ministres de la Justice et de l’Intérieur, dont on connaît la valeur et l’attachement à leur tâche exploitent cette voie serait une excellente nouvelle.

vendredi 12 avril 2013

Ne laissons pas tuer nos producteurs laitiers !

Coincés entre une augmentation des coûts des matières premières et les grands distributeurs pas enclins à partager les bénéfices, les producteurs de lait manifestent leur colère et demandent, de façon pérenne, une augmentation du prix d’achat qui leur est octroyé pour leur production.


Ils auraient besoin de 3 centimes supplémentaires par litre, pour équilibrer leurs comptes, alors que les grandes surfaces ne consentiraient à leur donner que 2 centimes.

Certes, cette hausse de 3 centimes représente quasiment une augmentation de 10 % du prix actuel, mais c’est cette évolution qu’ont subies leurs charges en 2012. Par ailleurs, ceci ne représenterait qu’environ 2 % du prix que paie actuellement le consommateur final que nous sommes.

Une quantité importante du lait vendu en grandes surfaces est importée, déjà, et si des éleveurs sont contraints de cesser leur activité, cette part d’importation augmentera encore, et nos campagnes continueront de se dépeupler.

Ne serait-il pas judicieux d’octroyer à nos éleveurs une augmentation du prix d’achat de 4 centimes au litre, et de créer un label « Lait de France », que nous accepterions de payer quelques centimes de plus ? Sans compter que, pour ce produit peut-être plus que pour d’autres, les grands distributeurs devraient s’astreindre à acheter localement, l’écart défavorable de prix étant au moins partiellement compensé par une baisse des coûts de transport.

Il ne sert à rien de mettre en place des mesures transitoires, et de verser des aides aux éleveurs, payées par le contribuable-consommateur ne résout pas le problème.

Il faut que nous gardions nos éleveurs et leurs troupeaux.
Il faut que nous puissions être surs de la qualité du lait que nous faisons boire à nos enfants.
Il faut que nos campagnes et nos montagnes restent vivantes. Que seraient nos alpages sans nos vaches ?
Il faut que nos beurres et fromages soient fabriqués avec du lait de nos terroirs.

Alors, que le consommateur remplace le contribuable pour aider les éleveurs.

Et, surtout, que les grands distributeurs, eux aussi, sortent de leur entêtement et fassent un geste significatif pour éviter la délocalisation de nos vaches !

mardi 9 avril 2013

Un référendum sur la moralisation de la vie politique ? Une très mauvaise idée !!!

Le Président HOLLANDE veut frapper un grand coup et prendre des initiatives fortes en matière de moralisation de la vie publique. C’est bien évidemment une excellente chose.

Des personnalités politiques, de droite comme de gauche, et même du centre, préconisent la voie référendaire pour approuver ces modifications de la législation.

Ce serait malheureusement une impasse.

Quand on constate que sur un sujet aussi proche des citoyens que la fusion des trois assemblées départementales et régionale d’Alsace en un conseil unique d’Alsace seuls 35,96 % des votants ont participé au référendum ce dimanche (35,11 % dans le Bas Rhin et 37,18 % dans le Haut Rhin), il est certain qu’un référendum sur la moralisation de la vie politique n’attirerait pas davantage les électeurs. Entre les électeurs pas concernés par le problème, ceux qui pensent que, de toutes façons, les politiques sont pourris et le resteront toujours et les abstentionnistes par principe, on aurait déjà une large partie des électeurs.

Ensuite, le sujet est trop complexe et large pour que la question posée aux électeurs puisse être simple. Or, si elle ne l’est pas, elle rebutera des électeurs potentiels.

Le Président souhaite agir vite et fort. Il appartiendra ensuite au Gouvernement d’adopter ces mesures en Conseil des Ministres et de les proposer au Parlement sous forme d’un projet de loi.

Les parlementaires, ensuite, s’engageront en votant le texte. S’ils ont l’honnêteté intellectuelle, pour une fois, de reconnaître les avancées qui ne manqueront pas de figurer dans ce projet, et de l’adopter même s’il leur semble incomplet ou trop dur, ils feront la preuve, devant les citoyens, qu’ils ne sont pas tous pourris !

Si par contre la voie référendaire est choisie, quelles conséquences pour le projet si la participation est très faible ? Si le non l’emporte ?

On sait par ailleurs, d’expérience, que les discussions et meetings, lors des campagnes référendaires très politiques (ce qui serait la cas ici), s’écartent trop souvent du sujet pour aller divaguer de droite ou de gauche, ce qui n’apporte rien de bon au débat et amène souvent les électeurs à répondre à une question qui n’est pas posée, ce qui fausse totalement les conséquences du vote.

Que les politiques, élus pour diriger le pays, prennent leurs responsabilités et, indépendamment de leur appartenance politique, en leur âme et conscience, fassent preuve de volontarisme dans cette affaire. Et que les électeurs, de leur côté, scrutent bien l’attitude et le comportement de leurs élus et les gardent en mémoire lors des prochains scrutins.