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jeudi 15 avril 2010

L’œuvre d’embellissement de la mort.


On est coutumier du fait que, dans les jours qui suivent le décès d’une personnalité, celle-ci attire sur elle des louanges dithyrambiques, souvent même en provenance de concurrents ou rivaux. Une fois un peu de temps passé, les avis se nuancent et, parfois, changent totalement. Ceci est d’autant plus vrai lorsque les circonstances du décès sont propres à accroître encore sa dramaturgie.

Le décès du Président polonais Lech KACZYNSKI et l’organisation de ses obsèques sont exemplaires à ce sujet. N’a-t-on pas prévu de l’inhumer dans la cathédrale du château de Wawel, à Cracovie, où reposent, à côté d’une quinzaine de rois de Pologne, un poète tel que Adam MICKIEWICZ, les maréchaux KOSCIUSZKO et PILSUDSKI, ou encore le général SIKORSKI, qui dirigea le gouvernement polonais exilé à Londres durant la Seconde Guerre Mondiale et périt, lui aussi, dans un accident d’avion, mais duquel, au passage, la Russie de Staline aurait pu être à l’origine ?

Certes, la disparition de Lech KACZYNSKI suscite l’émotion et, à juste titre, le chagrin de ses compatriotes, mais son action d’homme politique ne mérite pas ce traitement de faveur, quand on considère que le lieu de sépulture prévu s’apparente à un symbole situé à mi-chemin entre la Basilique de Saint Denis, où sont enterrés plusieurs Rois de France, et le Panthéon, où reposent les dépouilles de personnalités auxquelles la Nation française a voulu rendre un hommage particulier.
La procédure française est certainement l’une des meilleures qui soient en la matière. Bien après le décès, l’idée du transfert au Panthéon peut être lancée, qui donne lieu ensuite à discussion et, si le transfert est décidé, il se fait en grandes pompes, accompagné d’un hommage national.

Que fera le gouvernement polonais si, dans quelques années, une partie de la population estime que Lech KACZYNSKI ne méritait pas d’être inhumé au Wawel ?
Il est des observateurs de la vie politique polonais qui pensent que le frère jumeau du défunt président, Jaroslaw KACZYNSKI, désireux de prendre la succession de son frère, fait son possible pour dramatiser ces obsèques et créer un mythe KACZYNSKI qui se reporterait sur lui lors des élections prévues en juin prochain…..

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